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Callac-de-Bretagne |
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Porche sud de l'église St Laurent de Maël Pestivien :
Construit
au début du 16ème siècle (1520). Il possède, comme la plupart des
porches des églises, des bancs de chaque côté, les statues des 12
apôtres et, ici, en plus, une magnifique piéta au-dessus de la porte
d'entrée dans
l'édifice
qui est finement ouvragée dans le plus pure style renaissance. Le
bénitier permettait de recevoir l'eau bénite afin que les fidèles se
signent avant leur entrée dans la maison de Dieu.
Ces bancs servaient aux réunions du « général de paroisse » qui gérait les affaires de la communauté.
Ici,
à Maël Pestivien, nous ne sommes pas accueillis par des statues
d'apôtres posés sur des culots, sous des dais souvent ouvragés
(représentation du ciel sur la Terre pour l'Eglise). Par contre ceux
qui sont présents proviennent d'un réemploi de ceux du jubé mis en
place lors de la construction de l'église. En effet, à partir de 1565,
fin du concile de Trente, celui-ci avait décidé de les supprimer et les
avait fait remplacer par les chaires à prêcher.
Ces
deux panneaux sculptés sont classés monument historique depuis le 25
janvier 1963. L'originalité de ces bas-reliefs est que le sculpteur a
tenté d'y rendre la perspective par les lignes fuyantes du socle de
plan hexagonal à trois pans visibles, des dais en arc surbaissé
festonné, prenant appui sur les chapiteaux des pilastres et pendant
sous une corniche à trois pans des montants. Il s'est aussi évertué à
suggérer le mouvement : on voit les apôtres marcher, jambes croisées,
d'un pas décidé à aller prêcher la bonne parole. Les têtes sont
alternativement axées vers la gauche ou la droite ; les pieds, nus' ,
sont écartés. On remarquera la robustesse des corps, accentuée par
l'ampleur des drapés, le fort volume de la tête, la longueur des bras
et avant-bras.
Cette
ambition d'un modeste sculpteur breton du 16è siècle ne laisse pas
d'être émouvante car elle remet en mémoire les essais similaires un
siècle plutôt du toscan Paolo Uccello2.
On
les reconnaîtra grâce à l'attribut qui rappelle un trait de sa vie mais
le plus souvent à l'instrument de leur martyr qu'ils portent :
A
droite, et de gauche à droite : St Jacques le mineur (le bâton de
foulon) manquant, St Simon (la scie qui le coupa), St Jude ou Thaddée
(la massue), St Thomas (l'équerre d'architecte ici amputée), St Matthias (la hache), St Philippe (croix en tau, ici cassée).
A
gauche, de gauche à droite : St Pierre (clé), St Paul (l'épée), St
André (sa croix), St Jacques le Majeur (la coquille St Jacques, le
bâton de pèlerin, la gourde...), St Jean (le seul apôtre imberbe et son
calice), St Barthélemy (le couteau qui le dépeça).
Ces
personnages furent choisis par Jésus pour être ses plus proches
compagnons, ses témoins devant le monde, et les prédicateurs de son
Evangile.
Ces deux panneaux furent restaurés en 1972.
ROLLAND Jean Paul
Notes.
[I] Ils sont représentés toujours les pieds nus qui nous indiquent que ses messagers sont porteurs d'une mission divine.
[2]
Paolo Uccello né vers 1397, mort à Florence en 1475, est un des grands
précurseurs de la Renaissance. On retrouve également cette similitude
dans des panneaux de jubé dans l'église de Trégornan à côté de Glomel.
Mouez an Argoat. Bulletin paroissial n° 10- octobre 2014.
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