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Vitraux de l’église de Plourac’h
En 1980, déjà, la municipalité avait pris conscience que les vitraux de
l’église Saint Jean Baptiste avaient besoin de travaux. Ils furent
déposés et remplacés par du plexiglas. Mais la charpente et la
couverture nécessitaient une intervention plus urgente ainsi
qu’un assainissement périphérique de l’édifice qui fut entrepris entre
1990 et 1995. Dès son élection à la tête de la municipalité, en 2001,
Yanick Larvor prit la résolution de restaurer ces vitraux ; Ainsi
presque trente années après leur dépose, les voici revus, corrigés et
repensés, à leur en place pour faire « chanter » la lumière du soleil
sur la riche statuaire !
Cet écrin de grande valeur architecturale subira encore quelques
attentions de la part de la municipalité avec l’aide des services
compétents, dans les années à venir, afin de mettre en valeur ce
qu’elle contient.
Ainsi, l’église St Jean Baptiste confirmera bien son appellation de la « cathédrale de l’Argoat » !
Il a été nécessaire de reprendre les remplages en pierres
désorganisés (structure dans laquelle viennent s'enchâsser les
vitraux), de même que plusieurs glacis des appuis extérieurs ont été
restaurés. Ce travail a été réalisé par l’entreprise Quélen de
Chateaugiron (35).
Maintenant que les vitraux sont en place ils sont protégés par de
discrets grillages (on dit qu’ils sont posés en tableau) qui épousent
la forme des remplages, ont été confectionnés par l’atelier de
ferronnerie Hembold de Corps Nuds (35).
Les vitraux ont été restaurés et composés par l’atelier Hubert de
Sainte Marie de Quintin (22) sous la conduite de Mickaël Messonnier.
Ces travaux ont été dirigés et suivis par Christophe Batard, architecte
en chef national des Bâtiments de France, secondé par Monsieur Le Men
du conseil général et Thierry Fougères de la DRAC.
Les Vitraux :
Ont été mis en place :
- La maîtresse vitre (celle de derrière le chœur) a été restaurée à l’identique;
- Création d’une verrière dans la partie basse, avec
réemploi après restauration, dans la partie haute, d’un vitrail
représentant les armoiries des seigneurs prééminenciers.
- Pour toutes les autres baies, création de verrières
à bornes selon les dessins des anciennes verrières déposées, en verre
clair rehaussé de décors au jaune d’argent.
Les nouvelles verrières à bornes ont été inspirées de celles de
l’église de Lannédern (29) mais celles de Plourac’h restent
néanmoins uniques dans leur composition.
On trouve trois motifs récurrents :
- Deux griffons affrontés tenant une lance en pal (en
héraldique, bande verticale au milieu d’un écu) de leur patte. Ce sont
les armes de la famille Clévédé.
-
-
- Un soleil dans lequel on peut lire : IHS
abréviation de l’expression latine Iesous Hominum Salvator signifiant
Jésus sauveur des hommes. Saint Bernardin de Sienne (1380-1444)
popularisa ce monogramme, surmonté d’une crois et entouré d’un soleil
(comme ici à Plourac’h). L’architecte s’est inspiré de celui qui est
gravé dans les linteaux des fenêtres de la sacristie.
- Des hermines qui nous identifient à la Bretagne, à
cause de la couleur de son pelage, symbole de pureté, d’innocence.
C’est Pierre 1er de Dreux dit Mauclerc( 1213-1237) que l’hermine fit
son entrée dans les armes de Bretagne.
Elles sont claires afin de mettre en valeur l’édifice mais rehausser de
décors peints au jaune d’argent et à la grisaille suivant la référence
des vitraux de l’église de Lannédern (29) datant de la première moitié
du 18ème siècle.
On appelle « Verrière à bornes » des motifs centraux entourés par
des navettes (carrées ou rectangles) répétés plusieurs fois.
Revenons au vitrail est du transept nord, la partie haute. Il avait
déposé en août 1974 et entreposés aux ateliers de Hubert de
Sainte Marie à Quintin. Cette partie haute de la verrière représente
les armes des familles seigneuriales alliées à celle des Clévédés. Elle
pourrait être du début du 16ème siècle, et, représente une grande
valeur historique et archéologique. En effet, elle possède de
nombreuses pièces de verre en chef d’œuvre (pièce de verre sertie au
milieu d'une autre pièce de telle sorte que le plomb, très fin, qui
l'entoure ne se joint pas au réseau de plomb du panneau). En effet,
observons bien la lance tenue par les deux lions affrontés des
armoiries de la famille de Clévédé de Portzou. On y voit dans la
partie basse un décochement qui figure l’endroit où le chevalier posait
ses mains ; puis dans la partie haute, une pointe d’or qui matérialise
la pointe de fer qui rendait la lance plus acérée ! Ces morceaux de
verre sont indépendants des autres morceaux mais rendus solidaires des
autres par une résille de petit plomb sans jonction entre elle.
Pour la protéger, une double verrière a été mise place : ces verres ont
été ramenés vers l’intérieur de l’église afin de permettre d’agencer, à
5 centimètres, sur l’extérieur, un autre verre neutre. Voir photo pour
le nom des armoiries des familles figurantes.
Toutes les barlotières ont été changées (barre métallique qui soutient
un vitrail ; barre avec des loquets : petites clavettes en cuivre).
« C’est notre devoir d’entretenir notre patrimoine que nous avons
hérité, afin d’assumer la continuité, la pérennité de ces lieux où nos
ancêtres ont laissé leurs traces et où nos enfants, nos descendants
viendront se recueillir ou les visiter. Tout cela demande du temps et
des finances importantes. » Disait Yannick Larvor, maire, lors de
l’inauguration le samedi 17 octobre 2009.
La facture de tous ces travaux se monte à 203600€ ; mais subventionnés à 95% (plafonnées à 2000000€) accordées à :
- 40% par l’État
- 30% par la Région
- 25% par le Département.
- 5% à la charge de la commune : soit 10000€ sur les 200000€, plus la
part non subventionnée et en plus la TVA qu’elle ne récupère pas, soit
environ 14 à 150000€.
Et comme l’a si bien dit Georges Duhamel : « Conserver, c’est encore créer ».
Rolland Jean Paul.