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Callac-de-Bretagne |
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PLOURAC'H, Eglise Saint Jean Baptiste.
Vierge de Piété
ou Déposition de croix ou Déploration du Christ : œuvre la plus
singulière de toutes celles décrites dans Mouez depuis un an. Cette
statue en granit gris à grain fin polychrome est insérée dans un enfeu
à 1,70m du sol.
Enfeu à arc en
anse de panier et base en légère saillie. Montants et arc: encadrement
de feuillage décorant un cavet entre un tore et un bandeau biais,
partant de deux bases polygonales. Base: feuillage identique décorant
un cavet entre deux tores. Le tore inférieur est souligné d'un listel
et d'un bandeau. Sous la base, un cavet décoré identique encadré d'un
bandeau et d'un tore, avec un écu central martelé.
Le décor végétal des montants et de l'arc part de la bouche d'un lièvre à gauche et d'un chien à droite.
La Vierge, mains
jointes (geste de prière de supplication) est vêtue de la cape de deuil
aux bords festonnés comme portaient jadis nos grand mères et d'un
tablier rond étalé. Son visage est recouvert d'une guimpe; son corps
habillé d'une robe rouge à manches flottantes.
Le corps du
Christ, bras droit pendant (d'une grande maladresse), repose à plat sur
leurs six genoux alignés; sa main gauche est pose sur son ventre. Ses
cheveux et sa barbe sont soignés. Ses reins sont ceints d'un simple
linge posé et non drapé. Par contre, ses bras sont squelettiques et
très longs, la taille et les hanches exagérément étroites, les tibias
marqués par une arête saillante. Le torse bombé, aux côtes marquées et
les genoux sont bien rendus. Sur son corps apparaissent les stigmates
de la crucifixion.
Saint
Jean porte une sorte de tunique à large col cassé couvrant les épaules
et un manteau amplement drapé dégage entièrement son épaule et une
partie de son bras droit. Son visage glabre (ce qui permet de le
reconnaître parmi les autres apôtres qui portent un collier de barbe)
est encadré d'une chevelure bouclée. Marie Madeleine est vêtue d'une
robe en encolure carrée, à manches longues et amples, à taille haute,
d'où s'échappent les plis serrés du pétale appliqué sur le buste
agrémentant cette robe. Un voile épais dégageant en partie la chevelure
abondante, ondulée, partagée par une raie médiane et retombant en deux
épaisses boucles de part et d'autre du corps, jusqu'aux hanches,
enveloppe toute la partie postérieure du personnage et revient sur les
genoux en pli à la fois ample et anguleux. Elle tient dans sa main
gauche le pot d'onguents et dans sa main droite un bout du drap qui
couvre les genoux des personnages qui forment une espèce de lit sur
lequel repose le corps du Christ.
Les personnages ont le regard baissé vers le Christ, leur visage est
empreint de tristesse, cependant la bouche de Marie madeleine semble
étirée d'un sourire.
Le visage du Christ est peu expressif, yeux fermés et bombés, nez droit, bouche fermée.
Cette œuvre s'apparente à la Piétà du calvaire de Laz dans le Finistère
datée de 1527 et peut être considéré comme une production de l'atelier
de Scaër.
Il est à remarquer que Charles Glévédé et Marie de Pestivien fondateurs
de cette chapelle étaient seigneur et dame de Guerlosquet en Plourac'h
et de Coatbihan en Laz (d'après Couffon); ce qui fait penser que ce
groupe paraît être un remontage et il est possible que sa place
d'origine était peut être sur un calvaire.
Classée Monument Historique au 24 décembre 1912
Jean Paul Rolland (2014)
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