Callac-de-Bretagne

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Allocution de Jean LE JEUNE
lors de la Journée Régionale de la Résistance
(ANACR des Côtes d'Armor, du Finistère et du Morbihan)
à La Pie en Paule le 27 juillet 2008

Chers amis, chers camarades, Mesdames, Messieurs,
Nous voici, une fois de plus, réunis en ce lieu historique ou, il y a 64 ans, se livrait une grande bataille libératrice de ce Centre Bretagne, après quatre années d'occupation par les troupes nazies et leurs complices
Les habitués de cette cérémonie auront constaté que cette année, 3 gerbes ont été déposées au pied de ce monument. A celle de l'ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance) est venue s'ajouter celle du Morbihan et une autre du Finistère
Le 11 décembre 2007, les ANACR et Amis de nos 3 départements se réunissaient à Carhaix et d'un commun accord, avaient décidé que la cérémonie pour 2008, aujourd'hui donc, serait retenue comme Journée Régionale de la Résistance.
Le 29 juillet 1944, les forces vives de la Résistance du secteur et sont retrouvées pour barrer la route aux nazis en marche vers le front de Normandie. Il y avait ceux du bataillon FFI “ Stalingrad” et “La Tour d'Auvergne" du Fïnistère, au combat depuis la veille, puis la compagnie  "Koenig" du Morbihan venus en renfort et le bataillon “Guy Môquet” qui occupait le terrain.
Ce fut une première et grande victoire sur l'occupant annoncée le soir même à la BBC de Londres.
Le doyen que je suis désormais de l'équipe, fut désigné pour intervenir aujourd'hui au nom des 3 départements.
Je n'évoquerai pas ce que fut le déroulement de cette journée du 29 juillet 1944, où, pour la première fois, chez nous aussi, l'aigle impérial nazi est contraint de baisser la tête sous la poussée coalisée de nos “va-nu-pieds”.
Pour commencer, je voudrais saluer la mémoire de deux camarades trop tôt disparus, qui, comme moi, étaient responsables des FFI-FTP dans leurs départements: Daniel Trellu pour le Finistère et Louis Pétri pour l'Ille-etVilaine. Je salue aussi mon camarade Roger Le Hyaric qui, lui, était responsable dans le Morbihan. Hélas, de plus en plus handicapé, il ne peut plus assister a nos cérémonies
Nous nous retrouvions tous les quatre durant l'occupation et aussi après, à des réunions communes avec nos chefs d'état major, le Colonel Kuntz pour la Bretagne et Marcel Hamon, Colonel Courtois, responsable des 14 départements de l'Ouest, la Région M. Nous étions à l'époque, tous très jeunes mais bien conscients de nos lourdes responsabilités.
 La Bretagne fut la première des régions de France à refuser la collaboration avec l'occupant à l'exemple de cette proportion exceptionnelle de Bretons ayant, dès l'arrivée des Allemands, rejoint la France Libre. Plus significatif encore, avant même leur arrivée, un grand nombre de jeunes, là où ils se trouvaient, manifestèrent leur hostilité
Personnellement, avec un groupe de camarades à Rochefort, en juin 40, nous avons saboté les machines des ateliers de l'armée de l'air avant qu'elles ne tombent aux mains des nazis.
Huit jours plus tard, à la base aéronavale de Hyéres, ce sont une trentaine de chasseurs qui furent rendus inutilisables avant leur récupération par la commission d'armistice italo- allemande. D'autres camarades, comme Albert Le Goff de Paule, avec les fusiliers marins de Lorient, résistèrent farouchement à l'arrivée des Allemands. A Lorient, plusieurs bateaux furent sabordés. A Brest, Pierre Louis Menguy de Plévin fit couler son sous-marin (l'Ouessant ) Plusieurs autres bateaux et sous- marins furent sabordés. Tous ces camarades qui, instinctivement résistaient dès 40, ont très tôt rejoint la résistance active
En 1938, Daladier, fossoyeur du Front Populaire signe les accords de Munich, laissant les mains libres à Hitler pour occuper l'Europe. Il décrète la mise hors la loi des partis, syndicats et élus anti-fascistes. Notre camarade Guillaume Daniel, conseiller municipal à Paule est arrêté en avril 40 alors qu'il était sur le front. Il sera condamné à 4 ans de prison pour avoir dénoncé la drôle de guerre.
En Bretagne aussi, et surtout, nos militants d'avant-guerre sortent de l'ombre, et dès 40, la Résistance s'organise, se développe et passe à l'action. A Callac, 8 militants communistes sont arrêtés début 41 pour activité anti-allemande, et internés il Châteaubriant. Parmi eux, Geffroy père, et le fils, Charlot, 16 ans. Au camp c'était l'ami de Guy Moquet de quelques mois son aîné. Le jour ou le député communiste Jean Catelas fut guillotiné, Guy et Charles furent chargés d'aller offrir des fleurs à Madame Catelas, internée dans le camp des femmes.
A Brest, dés 40, le groupe “Elie” opère plusieurs sabotages à l'arsenal.
Voulant rejoindre "Angleterre par Roscoff. ils sont arrêtés. Jugés à la prison de Fresnes, 11 seront condamnés à mort et fusillés au Mont Valérien le 10 décembre 1941. Parmi eux Joseph Thoraval, 19 ans, autre marin, de Lanrivain.
Pendant ce temps-là, une poignée de nationalistes bretons avec les Debeauvais et Mordrel, réfugiés en Allemagne nazie en 39, reviennent au pays avec l'armée allemande d'occupation. Ils se réunissent le ] juillet 1940 au château des Rohan à Pontivy en vue de proclamer l'indépendance de la Bretagne. Ils voulurent défiler en ville derrière leur drapeau “gwenn ha du”, mais sont contrecarrés par une autre manifestation de la population en colère, derrière cette fois, le drapeau tricolore de la république française. Les autonomistes sont contraints de se réfugier au château sous la protection de l'armée d'occupation.
Dès 1942, la résistance se généralise en Bretagne. Les rapports de police et de préfecture avouent que “la population dans son écrasante majorité est restée fidèle à la cause des alliés, que la population est en état d'insurrection latente. L'opposition au service du travail obligatoire (STO) est massive: 80 % dans le Morbihan; 90 % dans le Finistère; 95,5 % dans les Côtes-duNord Dans ce milieu favorable précise ce rapport, la résistance s'organise très tôt. Sabotages, activités de renseignement, attentats sont signalés journellement Le facteur géographique, certes, mais aussi l'afflux des jeunes des villes vers nos campagnes permettent un développement rapide des maquis et de la guérilla conditionnée par le soutien d'une population active et complice 1>. ( fin de citation) En 42, 43 et 44 bien sûr, les moyens de transport allemands par route comme par chemin de fer sont attaqués et détruits. Les pylônes électriques haute tension sont plastiqués systématiquement et cela dès 1943. Les câbles téléphoniques allemands enfouis le long de la RN 164 sont sectionnés régulièrement
Les postes d'observatoires sont sabotés et contraints d'être évacués comme celui du Mont Noir à Tréogan, ou encore investis et les occupants faits prisonniers, comme au Moustoir.
Ce faisant, par leurs actions, la Résistance a sauvé des mitraillages et des bombardements alliés, des ouvrages d'art, des ponts, des ports même, comme celui du Légué à Saint Brieuc rendu inutilisable après la destruction des écluses par la Résistance. La ville même de Pontivy fut certainement sauvée des eaux car la destruction par la RAF du barrage de Guerlédan ne s'avérerait plus nécessaire.
Plus prés de nous, le 21 juillet 1944,5 trains de munitions sont en attente au dépôt de Carhaix, prêts à partir vers la Normandie, via la Brohinière. Le bombardement du dépôt par l'aviation anglaise fut évité par l'intervention du groupe FTP de Yves Huitorel qui plastiqua les cinq locomotives après que les mécaniciens et chauffeurs furent complaisamment ligotés. Seule l'explosion des charges plastiques réveilla les Carhaisiens dans la nuit mais il n'y eut aucune victime.
La situation, dès 43, devenait de plus en plus intolérable à l'occupant. La 7ème armée allemande s'installe dans l'Ouest, le PC se trouve au Mans. Quatre corps d'armée constituent cette importante armée de retour du front de Russie Le 1'" corps s'installe à Saint-Lô, les 3 autres en Bretagne avec leurs PC, l'un à Guingamp, l'autre à Pontivy et le 3 autres à Quintin, soit au total 150000 hommes.
En feuilletant les rapports d'inspection allemands découverts après la libération, on peut lire page 152 et 153, je cite: « Les actes de sabotages et les agressions contre les soldats prennent en Bretagne une forme pouvant se comparer avec la situation régnant en Russie; aucun train de marchandise n'est arrivé à Brest depuis plusieurs jours. La gendarmerie de campagne et la SD (Gestapo) ne sont pas à la hauteur de leur tâche ”, Ceci est la déclaration faite par le Général Farmbacher, commandant le 25"'" corps d'armée au château de Quintin, à l'adjoint de ROMMEL, l'amiral Ruge, chef de la sécurité militaire allemande, en inspection en Bretagne du 11 au 14 avril 1944.
Dés son retour à La Roche Guyon au PC de Rommel, l'amiral Ruge part à Paris ou sera décidé avec la SD du général Oberg, de l'action à mener en commun contre la Résistance par la Vermarch, la Gestapo, la gendarmerie allemande et les milices aux ordres en Bretagne.
Moins de 3 semaines après, l'offensive contre la Résistance est lancée. On arrête, on torture, on fusille, on déporte par centaines. Hitler décide le transfert en Bretagne de 3 divisions supplémentaires de parachutistes: une à Quintin et deux autres à Châteaulin et Carhaix.
Dans son rapport du 1er juin 44, avant le débarquement donc, le préfet des
Côtes-du-Nord signale:
    350 attentats en avril et mai
    50 sabotages de voies ferrées.
    17 sabotages de pylônes et transformateurs d'énergie
    16 attaques de gendarmeries, de maisons d'arrêt ou libérations de détenus soignés dans les    hôpitaux
Le 5 juin 44, la veille du débarquement, le groupe FTP Madec / Sévéant de Rostrenen attaque la limousine du général commandant l'EM de Châteaulin dont le passage avait été signalé par la secrétaire à notre responsable aux renseignements de Rostrenen. Interceptés à Quelques centaines de mètres d'ici, le général est blessé, le colonel et le chauffeur, mortellement touchés.
Le lendemain, 6 juin, c'est le débarquement. La résistance passe à l'offensive: à Gouarec, Rostrenen, Mael-Pestivien, les allemands sont attaqués.
Personnellement, je me suis rendu ce matin-là à la Forêt de Duault où dans la nuit, un groupe d'une douzaine de paras sont descendus. Leur commandant, le capitaine Le Blond ignorait totalement que la résistance existait. Je lui signalais que dans ce seul secteur du Sud-Ouest du département, 2400 FFI-FTP étaient organisés et n'attendaient plus que des armes.
Les 10 et 11 juin, les Allemands attaquent en force: les FTP de la compagnie Tito chargée de la sécurité résistent farouchement. Le capitaine Le Blond est blessé et les paras se replient sur le Morbihan à Saint Marcel
Le 8 juin à Carhaix, un groupe de résistants est surpris dans une ferme à Lamprat en PlounévézeL Une fusillade éclate: 8 résistants sont arrêtés et seront pendus, 3 à Carhaix elles autres le long de la RN 164 jusqu'à Saint-Caradec.
Les Allemands sont aux abois. Dans une recommandation à leurs troupes, l'Etat Major leur demande d'éviter le triangle Callac-Carhaix-Rostrenen, “infesté de terroristes”.
Si, dès le débarquement, 2 ou 3 divisions de Bretagne purent rapidement rejoindre la Normandie, il ne fut pas de même par la suite. Les routes, les chemins de fer, certains ponts même furent sous contrôle de la Résistance au fur et à mesure des parachutages d'armes.
Nos unités, groupes, sections, compagnies, bataillons (17 pour notre département des Côtes-du-Nord), sont vite constitués et armés avec l'aide, ne l'oublions pas, de la résistance civile: le Front National pour la Libération, les partis politiques, les syndicats ouvriers et paysans, les Forces Unies de la Jeunesse Patriotique, l'Union des Femmes Françaises, le tout aidé, ravitaille, soutenu par la population, malgré les risques encourus.
Nos multiples accrochages avec l'armée d'occupation et leurs valets sape le moral des troupes comme le reconnaîtra le général Eisenhower (je cite) : “ réussissant ainsi à ébranler la confiance des chefs et à abattre le courage des soldats” (fin de citation).
Le général Marshall, de l'Etat Major des années alliées, déclara plus tard : « La Résistance a dépassé toutes nos prévisions. C'est elle qui, en retardant l'arrivée des renforts allemands et en empêchant le regroupement des divisions ennemies à l'intérieur, a assuré le succès de nos débarquements: sans vos troupes du maquis. tout était compromis ».
Une ombre pourtant: une certaine inquiétude se manifeste autour du géneral De Gaulle à Londres, sur l'ampleur de cette résistance, organisée pourtant conformément aux décisions du CNR (Conseil National de la Résistance). Dans la nuit du 4 au 5 30111, (la bataille du 29 juillet avait déjà eu lieu depuis 8 jours '), une forte délégation militaire, avec le colonel Passy et Eon sont parachutés à Kérien. Le but: prendre le commandement des forces de la résistance en Bretagne avec comme consigne de rendre nos armes dès l'arrivée des Américains. Mais c'est un peu tard; nos forces appliquent les plans prévus par nos Etats Majors. Elles libèrent et occupent le terrain.
L'armée Patton avance il grande vitesse d'Avranches à Brest: 250 km en moins de 8 jours. Le général Bradlay, inquiet, conseille à Patton de ralentir et l'interpelle: “Vos flancs Patton! Vos flancs” !. Celui-ci répond: « Mes flancs mon Général, la résistance en Bretagne s'en charge bien»!
Dans les Côtes-du-Nord, les derniers Allemands se rendent le 17 août, dans le secteur de Paimpol après de violents combats: 2000 Allemands sont faits prisonniers.
Dans le Finistère, le général Ramke résiste férocement aux Américains qui bombardent le port de Brest et la cité, faisant de nombreuses victimes et de gros dégâts. Les forces américaines avaient au départ refusé le concours de la Résistance pour une libération plus rapide et moins destructrice, par la guérilla, ce qui retarda la libération du secteur de Brest et causa bien plus de victimes. Le général Ramke, finalement se rend après près d'un mois de combat. Fait prisonnier, il déclara que 70 % de ses pertes sont causées par les FFI
Dans le Morbihan, la Résistance, très vite libère le pays mais le gros des forces allemandes, 30 000 nommes très bien armés, occupent Lorient et les environs. Les alliés abandonnent à la Résistance, le lourd fardeau des poches de Lorient et de Saint-Nazaire.
Ne possédant pas d'armes lourdes, chars, aviation et artillerie, nous sommes contraints d'attendre l'armistice. Mais Farmbacher refuse de se rendre aux résistants le 8 mai 45. Il faudra attendre l'arrivée d'un général américain le 10 mai. Fait prisonnier comme Ramke, Farmbacher n'aura pas à répondre de ses crimes et notamment du charnier de 70 résistants découverts à Port Louis sous une chape de béton. Parmi ces martyrs, Albert Lescoat de Plévin. Il était gendarme et résistant à Cléguérec.
La guerre terminée, les anciens résistants engagés dans l'armée pour la durée de la guerre, plus de 10 000 pour notre département des Côtes-du-Nord, rentrent chez eux. Beaucoup partiront vers la ville à la recherche d'un emploi Parmi les engagés pour la durée de la guerre, plusieurs camarades furent désignés pour l'Indochine; en principe pour combattre l'occupant japonais. Mais c'est contre la résistance vietnamienne qu'on leur demande d'intervenir. Deux camarades du bataillon Guy Môquet au moins, y laissèrent leur vie: notre camarade Bous et un jeune copain de classe de Plévin, Marcel Cadiou. N'étant pas morts pour la libération du pays, malgré qu'ils y aient très largement contribué, leur nom ne pouvait figurer sur ce mémorial, mais nous ne pouvons les oublier
J'aurais aimé pour conclure, en donnant la parole à ceux dont les noms sont gravés sur ce monument. Hélas, leurs voix se sont tues depuis 64 ans déjà J'ai, comme nos camarades des autres départements chez eux, partagé avec nos martyrs, leurs luttes,leurs angoisses, leurs responsabilités
Ils savaient pourquoi ils se battaient, pourquoi ils souffraient, pourquoi ils étaient torturés, martyrisés, ce pour quoi, ils allaient être fusillés, pendus ou gazés dans les camps en Allemagne. Pourtant dans la dernière heure fatidique, ils trouvèrent la force d'entonner la marseillaise et dans un dernier souffle de lâcher: “Et si c'était à refaire, nous referions le même chemin.” !
Ils ont par leurs luttes héroïques, par leurs sacrifices, imposé la paix au monde et permis à la France, le seul pays occupé en Europe, le droit d'être reconnu comme grande nation et de participer avec l'Angleterre, les Etats-Unis et l'URSS à la reddition puis à l'occupation de l'Allemagne.
     Certes, avec eux, nous nous posons la question Que reste-t-il de nos luttes ?
     Que reste-t-il de l'application de notre programme du Conseil National de la Résistance?
     Que reste-t-il de la dignité et des droits de l'homme, quand aujourd'hui, des millions et des millions d'êtres humains ne mangent pas à  leur faim? Quand plus d'un milliard d'individus sur terre, n'ont même pas accès à l'eau potables?
     Quand le droit au travail, au logement, à la santé, ou même tout simplement, le droit au respect de chacun disparaît toujours plus?
 Quand nous témoignons auprès des jeunes dans les collèges et lycées., ce n'est pas pour nous poser en victimes, c'est pour affirmer notre infatigable lutte contre toutes les injustices, c'est pour faire passer le message de nos martyrs.     Non à la guerre     Non à la misère. Oui à un monde plus juste et plus humain. Nous avons fait ce que nous avons pu. Nous transmettons aux plus jeunes, Une société pas aussi belle que nous l'avions souhaitée Ils, nos martyrs, nous interpellent: “A vous maintenant de prendre la relève et ne baissez pas les bras ! La lutte n'est jamais finie. Ne laissez surtout pas revenir la bête immonde! Gagnez le droit de vivre dans la paix pour tous! Et avec Victor Hugo, autre grand résistant dans un lointain passé, rappelez-vous que ceux qui vivent sont ceux qui luttent” !     Un grand merci pour votre patience et votre attention
Jean LE JEUNE