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La maison où naquit le général Victor Moreau à Morlaix en 1763.
Un
peu plus haut, toujours dans la rue Pavée, sont les restes de la porte
de Bourret, sous laquelle on passait encore il y a peu d'années. Tout
auprès, mais raccourcie de moitié par suite des élargissements opérés
dans cette partie de la voie publique, se voit la maison où naquit, le
11 août 1763, le célèbre général Victor Moreau. Au coin de la rue du
Mur est une maison qui lui appartenait en propre, et dont un pâtissier
nommé Soing s'est rendu acquéreur. Moreau était fils d'un avocat de
Morlaix qui, pour avoir fait passer des fonds à plusieurs émigrés dont
il était receveur, eut l'honneur de périr à Brest sur l'échafaud. S'il
eût mis les écus dans sa poche, on lui eût sans doute voté une couronne
civique.
Selon
les désirs de sa famille, Moreau suivit d'abord comme son père la
carrière judiciaire, et fut même prévôt de Droit à Rennes en 1787. Mais
sa vocation le portait vers l'état militaire, et en 1792 il se mit à la
tête d'un corps de volontaires, fut servir dans l'armée de Dumouriez,
et commença cette carrière militaire si brillante, et toutefois, hélas
! qui n'est pas à l'abri d'une erreur.
Moreau avait quatre frères et une sœur. Un de ses frères, Joseph
Moreau, fut membre du tribunat sous l'Empire, et préfet dans plusieurs
départements depuis la Restauration. Joseph Moreau habitait souvent
Morlaix, et est mort, il y a un an à peine, laissant deux fils, l'un
Victor Moreau, juge de paix à Nantes, et filleul de son oncle le
général ; l'autre, Michel Moreau, capitaine retraité à Morlaix. Un
autre frère de Moreau, le baron Moreau, servit sous son frère le
général, en qualité d'aide de camp. Un troisième fut employé dans les
contributions. —
La soeur de Moreau, Mlle Alexandrine Moreau, ne s'est jamais mariée, et
vit encore à Morlaix, où elle réside, entourée d'une profonde estime,
quai de Léon, n° 2 ; elle est âgée de plus de 95 ans.
Notes.
Extrait du texte de M. Olivier de Wimes paru dans le " Bulletin
Archéologique de L'Association Bretonne" - Ville de Morlaix -3ème
volume- 1851. Pages 189.
1-)
Héracle Jean-Baptiste Olivier de Blocquel de Croix, baron de Wismes
(1814-1887), archéologue, critique d'art et artiste lui-même, était
membre et correspondant de plusieurs sociétés savantes, dont, depuis
1846, de la Société archéologique de Nantes, dont il fut président de
1877 à 1881.
Lors du Congrès de Morlaix de la classe d'archéologie de l'Association
bretonne, qui se tint du 6 au 13 octobre 1850, Olivier de Wismes brossa
à la demande de ses confrères un aperçu du patrimoine morlaisien. Il
entame son "Rapport sur l'excursion archéologique dans la ville de
Morlaix" par la précision suivante :
Joseph Lohou (19 juillet 2014)