Callac-de-Bretagne

 

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La Garde Nationale de Callac

" Citoiens ! Prenons les armes, la nécessité nous y contraint. La prudence veut que nous ne les quittions plus ; opposons-les, ces armes, avec ce courage qui sait se défendre et jamais attaquer ; opposons-les aux ennemis du Bien Public ; jurons que nous défendrons notre Liberté et le Bon Roi qui en est le Restaurateur jusqu’à l’effusion de notre sang ; jurons qu’il est honteux de vivre esclave quand on peut vaincre ou mourir libre"
(
Promulgation de la garde nationale à Paris en 1789) 

Callac possédait une garde nationale formée en août 1789 et organisée en deux compagnies. Presque tous les notables en étaient officiers. En principe, dès le début de la Révolution tout citoyen faisait partie de la garde nationale, mais quand le régime censitaire fut complètement organisé, ne purent être gardes nationaux que les citoyens actifs, ce qui diminua de beaucoup le nombre de soldats sous les armes. La garde nationale fut donc réorganisée en Juin 1790. Elle possédait un corps de garde en ville et devait fournir un détachement aux jours de foires et de marché.
Le premier août 1789, les jeunes citoyens de la ville de Callac se rassemblèrent sous la forme d'une milice nationale et décidèrent de dépêcher des personnalités vers les jeunes citoyens de Guingamp et de Carhaix afin d'obtenir les codes ou règlements de formation d'une milice. Jérôme Alexandre Guiot est élu pour rencontrer les jeunes citoyens de Guingamp et Pierre Joseph Fercoq, l'aîné vers la ville de Carhaix. Le 15 août, une assemblée de jeunes se réunit sous l'égide de Joseph Even, le maire, Pierre Jean Guitton, Toussaint Gillorain et plusieurs autres pour procéder à l'élection des commissaires devant rédiger le code ou règles. Le maire Joseph Even, Chapitel?, Pierre Jean Guitton et Pierre Joseph Fercoq sont nommés commissaires et rédige le règlement.
Aussitôt celui-ci rédigé, 104 citoyens s'enrôlent dont les frères Fercoq, Pierre Joseph l'aîné et Jacques Marie le cadet, Toussaint Gillorain, René Calvez, Julien Le Denmat, Simon Le Gloédic, Pierre Corbeller, François Turbot, Olivier Le Normand. On trouve également Yves Marie Le Gars, notaire, Yves Chuchuen, Pierre Le Dantec et Yves Gouranton.
On procède ensuite à la nomination des officiers dont les noms suivent : Joseph Even, commandant, Yves Le Baron, major, Jérôme Alexandre Guiot, 1er capitaine, Pierre Joseph Fercoq, 2 ème capitaine et Jacques Marie Fercoq, porte drapeau.
Le 18 août 1789, Yves Le Baron, major nouvellement nommé et sénéchal de Callac, démissionne pour raison de santé. Jérôme Alexandre Guiot le remplace comme major, Toussaint Gillorain est nommé sous-lieutenant, Pierre Joseph Fercoq, 1er capitaine et Pierre Jean Guitton, second capitaine. La décision est prise de doter la garde nationale de Callac d'un drapeau digne de ce nom et les Even, Joseph le père et Joseph Laurent le fils se proposent de le faire réaliser à leurs frais, mais l'enthousiasme est tel que tous les officiers désirent également contribuer à payer les 54 livres de la confection de ce symbole tricolore. Jérôme Alexandre Guiot pour 12 livres, les frères Fercoq pour 9 livres et Gillorain pour 6 livres.
Le 26 août 1789, la garde nationale de Callac est officiellement formée, la première compagnie sous les ordres de Pierre Joseph Fercoq, l'aîné et la seconde sous les ordres de Toussaint Gillorain.
Le 3 janvier 1790, la garde nationale s'assemble et sans donner de raisons, Toussaint Gillorain se démet de ses fonctions de commandant la 2 ème compagnie. Jacques Marie Fercoq, le jeune devient sous-lieutenant et remplace Gillorain à la tête de cette compagnie.  Le 7 mars 1790, la garde nationale s'assemble et débat de la prochaine municipalité qui allait être élue à Callac, ce qui devait modifier la composition et la rénovation de la garde nationale. La décision est prise de nommer Jérôme Alexandre Guiot, commandant de la garde, Toussaint Gillorain devient capitaine, Jacques Marie Fercoq, lieutenant. On remarque que René Calvez
est toujours à cette date soldat et du nombre des délibérants de cette importante modification. Puis un membre, dont le nom n'est pas mentionné, annonce que les frères Fercoq s'étaient réunis à Botmel pour la formation d'une nouvelle municipalité et qu'ils avaient, de ce fait abandonnés Callac. La rupture était consommée, Jacques Marie Fercoq est rayé de la liste des officiers de la garde nationale de Callac.
Le 10 mars 1790, Pierre Joseph Fercoq étant nommé procureur de la commune de Botmel, en raison de cette nouvelle fonction, démissionne de la garde nationale de Callac. A Callac le 14 mars 1790, Toussaint Gillorain prête le serment en qualité de capitaine.
Le 13 juin 1790, la garde se réunit à Callac afin de débattre d'une proposition visant à nommer un représentant à la Fédération Générale à Paris. Avant de procéder à cette nomination, Casimir Rivière et plusieurs autres citoyens débattent du remplacement du citoyen Géhard, aide-major qui quitte définitivement Callac pour la ville de Gourin dans le Morbihan. Casimir Rivière succède à Géhard comme aide-major.

Notes.
Ce texte ci-dessus est extrait du procès-verbal des commissaires Vistorte et Le Grontec du 22 au 26 novembre 1790 auxquels avaient été remis les 3 registres de délibération de la Garde Nationale de Callac, contenants chacun 65 feuillets numérotés (in° 12) sous couverture en parchemin ; documents qui n'ont pas été joints au dossier et sûrement détruits à Botmel.

Sources.
AD22- série L - cote 1 L art. 421.                                                                             
J.Lohou (juin 2005)
 

 

 


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