M.
Stanislas Milbeau (ou Mil-béo) est né au Bourg de Carnoët
(Côtes-dît-Nord), en 1892, dans une modeste famille de 9 enfants (tous
vivants et qui se sont bien tirés d'affaire dans la vie). Stanislas,
engagé dans la Marine de l'Etat, a rait 7 ans de campagne dans les cinq
parties du monde. Démobilisé comme radiotélégraphiste en 1919, il est
maintenant contrôleur à la Compagnie Parisienne d'Electricité, marié à
une Bretonne de Brest et père d'une fille de 11 ans (63, rue Rébéval,
Paris).
Mais
de même que d'autres aiment le jeu, les courses ou la chasse, Stanislas
Milbeau aime la musique et le chant. Cette passion, entretenue chez lui
par un bel organe de baryton-Martin, l'a conduit à se faire une solide
réputation dans les principaux théâtres de Paris, dans les studios de
cinémas (films chantés), ainsi qu'au poste parisien (T. S. F.). Ces
succès français l'ont fait recevoir baryton de l'Opéra Comique, sous le
pseudo de Staniely. Ils ne lui suffisaient pas.
L'année
dernière (1933) Milbeau voulut réaliser un projet qu'il caressait
depuis des années, sans en trouver le moyen ni l'occasion.
Il
voulait chanter en breton. Le breton n'était-il pas son premier langage
? N'avait-il pas joué et bretonne avec François Jaffrennou, son aîné,
sur le placitre de Carnot et dans les prés du Pénity et de Saint-Gildas
? Après 30 ans de silence, il s'en ouvrit à son compatriote qui
l'encouragea dans son projet et lui indiqua comment se constituer un
répertoire.
Stanislas
Milbeau fit ses débuts de- chanteur bretonnant à la séance (le gala du
Cercle Celtique de Paris, en décembre 1933, l'année dernière. Son succès fut
très vif.
Encouragé par les Sociétés bretonnes de Paris, la nouvelle "recrue » étudia de nouveaux morceaux et en janvier, les
Korrigans
de Vanves » l'invitaient à prêter son concours à un grand concert au
profit de l'œuvre des Vacances en Bretagne, que présidait M. le
sénateur Yves Le Trocquer en personne.
Modestement,
sous le pseudonyme de Yannik Karnoét, Stanislas Milbeau a fait ses
débuts sur la scène bretonne. Mais la notoriété l'y suivra
certainement, et ce sera tout honneur pour lui et pour sa Bretagne,
qui espère aussi le revoir et l'applaudir…
Notes.
Extrait du journal "An Aoled " (Le Foyer Breton) du 2ème trimestre 1934. -pages 60 et 61/103.
Joseph Lohou(août 2015)