Callac-de-Bretagne

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La migration aujourd'hui.


Comment la "migration circule-t-elle selon les pays"? s’interroge le démographe-sociologue, François Héran.

 Comment l’analyse des ordres de grandeur en croisant les données des pays, depuis les années 1950, dans une perspective comparative et mondiale, permet-elle de remettre en question, bien des
représentations? Que deviennent alors certaines notions familières, comment celle de la « capacitéd’accueil »? Que pouvons-nous apprendre des titres de séjour? Quels sont les pays qui ont une politique
migratoire et ceux qui n’en ont pas?


François Héran, titulaire de la nouvelle chaire « Migrations et sociétés », Directeur de l’Institut
Convergences Migrations, poursuit aujourd’hui la passionnante cartographie de la complexité des
migrations à l’échelle mondiale. Le cours précédent s’était achevé sur la façon dont les émigrés de la
planète se répartissent en fonction des revenus du pays d’origine et du revenu du pays de destination et
par le constat que les personnes d’un pays à revenus faibles vont vers des pays à revenus faibles…
Le démographe distingue, nombreux exemples à l’appui, les courants migratoires exclusifs (comme les
Mexicains vers les Etats-Unis) et les courants dispersés. Les brutales crises économiques peuvent
susciter de soudaines migrations de refuges à côté des guerres… Il analyse donc les « logiques
ordinaires et logiques de crise » dans les circulations migratoires. Il nous fait entrer dans ce qu’il appelle
l’équation démographique et les subtiles questions de soldes migratoires. Où classer les décès de
migrants? Quelles sont les composantes de l’évolution démographique dans quelques pays et selon une
approche démographique?

François Héran nous fait découvrir la spécificité du modèle français, qui a accueilli des étrangers dès le
19e siècle face aux autres modèles dans le monde et face à son grand voisin allemand, modèle qualifié
« en montagne russe » car lié aux différentes crises de migrants.

Avant celle de l’été 2015, François
Héran rappelait dans L’Express :
« l'Allemagne a reçu des contingents importants dans les années 1990, l’Espagne et l’Italie, dans les
années 2000. Dans ces pays, qui ont plus de décès que de naissances, la migration assure 100 % de la
croissance de la population. En France, dans les vingt der nières années, elle a contribué pour un quart
seulement à la hausse annuelle. »

Et François Héran se souligner « le paradoxe » suivant et je le cite: « si cet apport modéré dure des
décennies, il suffit à modifier en profondeur les origines de la population. Aujourd’hui, un quart de la po ‐
pulation vivant en France est soit immigrée, soit enfant d’au moins un parent immigré. Je résume la
situation en disant que le modèle migratoire de la France n’est pas celui de l ’« intrusion massive », mais
de l ’« infusion durable ». Du coup, nous sommes le pays d’Europe qui a proportion nellement le plus de «
seconde génération », c’est-à-dire de personnes nées en France d’un ou deux migrants ».

Le démographe bouscule bien des idées. Et tout de suite nous découvrons les complexités des courants
migratoires et de leur cartographie.

Et nous gagnons tout de suite le Collège de France, le 4 juin 2018 pour cours de François Héran,
aujourd’hui "Les migrations à l'échelle mondiale : logiques ordinaires et logiques de crise » (partie 2)

Pour prolonger :
François Héran (France Culture)