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Les Maires de
Callac
de l'origine à nos jours.
Petit rappel historique
C'est
par décret du 15 janvier 1790 que la Révolution uniformisa les nouvelles
divisions administratives. On décentralisa le pays en confiant à tous les degrés
l'administration à des corps élus. On adopta la formation de 83 départements.
Leur étendue fut en gros déterminée par le souci de permettre de faire le
voyage au chef-lieu
en un jour de tout point du département. La transformation des paroisses en
communes présenta quelques difficultés et fut moins simple qu'il n'y paraît. Voir
l'article.
La Constitution de l'an VIII
( 22 frimaire an VIII- 13 décembre 1799) modifia le statut par trop républicain
et le maire devint alors un fonctionnaire choisi par le gouvernement sur une
liste constituée en vertu de l 'article 7 du Titre 1er( De l'exercice des
droits de la cité) de ladite Constitution.
Les auteurs de généalogies
et d'histoires familiales mentionnent parfois à tort: N.., élu maire de ...en
1810. Ils seront bien inspirés d'écrire dorénavant : nommé maire de ...
Chaque département
comprenait de 3 à 9 districts, divisés en cantons, eux-mêmes subdivisés en
communes.
a) Le Département était dirigé par un Conseil, assemblée
délibérante, administré par un Directoire de 8 membres et un Procureur général
syndic chargé de requérir l'application des lois, tous élus par les électeurs;
b) Le District avait les mêmes organes et un Procureur
syndic
c) Le Canton n'avait pas d'administration car c'était avant
tout un cadre électoral. Il avait toutefois un Juge de paix.
d) La Commune avait un Conseil Général dirigé par un Maire
et un Procureur de la commune. Le Conseil général se subdivisait lui-même en
deux :
1) le conseil exécutif formé des conseillers municipaux autour du Maire;
2) le conseil des Notables, ce dernier n'étant réuni que lorsqu'il s'agissait
de discuter finance.
A noter que pour ces instances ne pouvaient voter que les citoyens actifs.
Faisaient partie de cette catégorie les citoyens qui avaient au minimum
25 ans, résidaient localement depuis au moins un an et payaient en
contributions directes l'équivalent d'au moins 3 journées de travail. N'étaient
maintenant éligibles que les citoyens pris dans la catégorie précédente qui
payaient l'équivalent d'au moins 10 journées de travail.
Ces corps élus disposaient de la police et de la force armée, la Garde
nationale, formée de citoyens actifs ( il fallait en effet s'équiper à ses
frais). Ils répartissaient aussi et levaient les impôts.
La Loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) revint en partie sur
l'organisation ci-dessus. Nous étions alors sous le Consulat et Bonaparte
commençait à poindre son nez.
Aux termes de cette loi :
- entre les cantons et le département on créa des
arrondissements communaux plus grands que les districts auxquels ils se substituèrent.
- on rétablit une étroite centralisation par le
remplacement à tous les échelons, des corps élus par des agents du pouvoir
central . Le département fut administré par un préfet qui était assisté
d'un Conseil général; l'arrondissement avait un sous-préfet et un conseil
d'arrondissement; la commune un Maire et un Conseil municipal. Le premier consul
nommait tous ces fonctionnaires, sauf les Conseils
municipaux et les maires des bourgs de moins de 5000 habitants qui étaient dans
la dépendance préfectorale. Ce système dura jusqu'à la restauration.
D'après
Maurice Oréal (adhérent n°1919 du CG22)
Maire en costume breton vers 1900.
Maires avant la Révolution.
Avant la révolution il y avait un syndic désigné par
l'assemblée des habitants de la paroisse. Cette charge était souvent peu prisée
car non rémunérée et le syndic n'avait aucun pouvoir judiciaire ni exécutif.
"Le syndic, dans les communautés rurales, n'est
pas un magistrat comme le maire ; c'est un simple agent qui n'a d'autre autorité
que celle qu'il tire du mandat qui lui est confié ; il n'a aucun prestige
aucune prérogative ; son pouvoir qui dépend de la volonté des habitants peut
être limité ou révoqué par eux. A peine est-il reconnu par le seigneur ;
l'administration ne lui donne un caractère légal que tardivement. Le syndic
n'avait pas comme les maires actuels, d'attributions de police ; son autorité
était précaire, parce que les moyens d'exécution lui manquaient. La liberté
communale exercée par les assemblées était à la fois pratique et
inoffensive, parce que les pouvoirs politiques, judiciaires et municipaux n'étaient
point réunis dans les même mains ; mais ce système avait pour désavantage de
faire des fonctions municipales une charge sans compensation pour ceux qui les
remplissaient, d'ou parfois des difficultés à trouver des volontaires à ce
poste. L'édit de 1717, supprimant les syndics perpétuels voulus par Louis XIV,
rétablit en droit les coutumes anciennes qui en fait avaient été conservées
dans la majorité des communautés. Les syndics furent élus comme ils l'avaient
été de temps immémorial par les habitants réunis en assemblée communale.
Les avantages accordés aux syndics étant de peu d'importance et parfois même
ces fonctions étant plus onéreuses que profitables on comprend la difficulté
de recruter parmi les habitants les plus aisés et les plus instruits. Ils sont
parfois les instruments d'habitants plus influents qui administrent sous leur
nom."
Citons pour mémoire à Callac en 1700,
Maître Guillaume Thépault, marchand de drap et de soie, qui était syndic de
la communauté de ville, marié à Bertranne Le Berre.
Les
premières élections à Botmel et Callac
Le premier février
1790, les personnalités marquantes de la paroisse de
Plusquellec et de ses trêves sont convoquées par le
Recteur de la paroisse mère, Guillaume René Armand FLOYD,
à Callac dans la chapelle Ste Catherine, située sur la
place du Martray (Halles), dans l’éventualité de créer
une municipalité commune entre Plusquellec, Botmel et
Calanhel. Celle-ci aurait tenu ses séances à Callac, lieu
central et le plus commode de tout le canton. Mais c’est
compter sans la volonté et le désir de chaque commune
d’avoir ses propres élus à la tête de
l’administration municipale et une certaine crainte de
voir les habitants de Callac, plus riches et déjà imbus de
leur sentiment de supériorité sur les paysans des
paroisses voisines, obtenir les postes clés. La réunion
est très animée, même houleuse, les invectives
fusent de toute part, on n’en vient presque aux mains
devant les prétentions exorbitantes des habitants de
Callac. Les bourgeois se retirent de l’assemblée,
fermement décidés à former seul, une municipalité.
Ces incidents de Callac ne furent pas uniques et voici ce
que relate Jacques Pierre Brissot de Warville, journaliste
et homme politique, dans son journal 'Le patriote français"
le 10 juin 1790 :
"
Ces désordres, qui se sont manifestés dans une foule
d'assemblées de campagne, doivent être attribués à différentes
causes. Le première est la création de cantons ou
d'assemblées de six à sept cents paysans. Le bon sens et
la nature des choses indiquaient, puisqu'on voulait un électeur
par cent citoyens actifs, de borner les assemblées rurales
à ce nombre, quand un village l'offrait. Point du tout;
pour ne pas déranger la trinité des divisions, on a imaginé
de rassembler les villages en cantons; c'est à dire, qu'on
a réuni une masse énorme de matières combustibles ; qu'on
a réuni des paroisses rivales : il en est résulté des
incendies, des combats ; tout cela n'aurait point eu lieu
dans les assemblées paroissiales. Les curés, hors de leur
paroisse, ont été insultés ; ils l'eussent été rarement
dans leur paroisse..."
Le
projet est rejeté et la décision de créer des municipalités
à Plusquellec, Calanhel et Callac est prise entraînant une
violente dispute entre les habitants de Botmel et Callac,
celle ci oppose Joseph Even, procureur subdélégué de l’Intendance
en 1775 et syndic-maire de Callac avant la lettre en 1770 à
Pierre Joseph Fercoq l’aîné, avocat et défenseur acharné
de la constitution d’une municipalité englobant Botmel et
Callac.
Notes sur les districts :
Les districts, d'abord
subordonnés aux départements puis rendus totalement indépendants
par les évènements révolutionnaires sous la Convention,
furent supprimés pour raison politique par la Constitution
de l'an III. Pour les remplacer tout en essayant de remédier
à l'inefficacité de la gestion de nombreuses communes
rurales trop petites et où il était difficile de trouver
des hommes assez instruits, la Constitution de l'an III
installait dans les cantons, circonscriptions électorales
et judiciaires, des municipalités de cantons, composées
des officiers municipaux des communes du canton et d'un président
élu par l'assemblée primaire. Ces nouvelles municipalités
furent très longues à se constituer et n'eurent aucune
efficacité. Elle ne survécurent pas au Directoire
|
Un
"président de l'administration
municipale" autrement dit un maire, sous la
Révolution.
(Collection Viollet) |
Les
Maires de Callac et Botmel.
N°
|
Prénoms
|
Noms
|
Mandat
|
Origine
|
Remarques
et Notes
|
Adjoints
|
1
|
Nicolas
|
GUIOT
|
1755-74
Syndic-Maire
Botmel
|
(°Champagne)
|
Militaire,
Notaire
|
|
2
|
Joseph
|
EVEN
|
1775-90
Syndic-Maire Botmel
|
(°Maël-Pestivien)
|
Subdélégué,
maire de Callac en 1790
|
|
3
|
Yves
|
CAM(Le)
|
1790-92
Maire Botmel
|
(°Botmel°
|
1
er Maire
de Botmel
|
|
4
|
François
|
POURHIET(Le)
|
1793
Maire
Botmel
|
(°Pestivien)
|
Maire
provisoire de Callac
|
|
5
|
Pierre
|
MILBEAU(Le)
|
1793-94
Maire
Botmel
|
(°Botmel)
|
Maire
de Callac
|
|
6
|
Jean
Yves
|
GUILLOU
|
1800-08
Maire Callac
|
(°Guingamp)
|
Notaire
|
|
7
|
Jérôme
Alexandre
|
GUIOT
|
1808-14
Maire Callac
|
(°Botmel)
|
Notaire
|
Guillaume
Baldini
|
8
|
Joseph Laurent
|
EVEN
|
1814-26
|
(°Botmel)
|
Notaire
|
Guillaume
Baldini
Yves Pierre Benoît Delafargue
|
9
|
Yves
Pierre Benoît
|
DELAFARGUE
|
1828-30
|
(°Botmel)
|
Notaire
|
Jérôme
Alexandre Le Gars
|
10
|
Charles
|
DESJARS
|
1830
|
(°
Pestivien)
|
Négociant
|
François Le Pourhiet
Jean Marie Connan
|
11
|
Yves
Pierre Benoît
|
DELAFARGUE
|
1831-1836
|
(°Botmel)
|
Notaire
|
Charles
Desjars
Fulgence Kersauson
|
12
|
Charles
|
DESJARS
|
1837-1838
|
(°Pestivien)
|
Négociant
|
Pierre
Joret
|
13
|
François
Marie
|
FERCOQ
|
1839-1842
|
(°Plusquellec)
|
Cultivateur
|
Pierre
Joret
|
14
|
François
|
CAPITAINE
|
1843
|
(°Callac)
|
Cultivateur
|
Pierre
Yves Guiot
|
15
|
Pierre
Yves Marie
|
GUIOT
|
1844-7/1852
|
(°Callac)
|
Notaire
|
Claude
Lancien
Alexandre Le Roux
Pierre Le Coz
Jérôme
Le Reste
Pierre Le Tallec
|
16
|
Jules
Anne Marie
|
PHILIPPE
|
7/1852-7/1859
|
(°Callac)
|
Avocat
|
Joseph
Lavanant
Guillaume Fercoq
|
17
|
Pierre
Marie
|
JORET
|
7/1859-8/1865
|
(°Guingamp)
|
Marchand
|
Pierre
Sylvestre Le Cam
Rolland
Yves Courtois
Joseph Binet
|
18
|
Pierre
Yves Marie
|
GUIOT
|
8/1865-9/1886
|
(°Callac)
|
Notaire
|
Jules
Philippe, Guillaume Fercoq
|
19
|
Paul
|
GUIOT
|
9/1886-5/1896
|
(°Callac)
|
Avocat,
Notaire Maire
|
|
20
|
Pierre
|
CAM(Le)
|
5/1896-5/1900
|
(°Callac)
|
|
|
21
|
Yves
Marie
|
KERHERVE
|
5/1900-5/1912
|
(°Callac)
|
Négociant
Clerc de Notaire
|
|
22
|
François
Joseph
|
QUERE
|
5/1912-9/1921
|
(°Callac)
|
Docteur
|
|
23
|
Yves
Marie
|
KERHERVE
|
9/1921-5/1925
|
(°Callac)
|
Négociant
Clerc de notaire
|
Pierre
Le Bonté
Charles Le Bourhis
|
24
|
Louis
|
MOREL
|
5/1925-8/1935
|
(°Châteleaudren)
|
Négociant
|
|
25
|
Louis
|
TOUPIN
|
8/1935-8/1944
|
(°Callac)
|
Hôtelier
|
|
26
|
Trémeur
|
BURLOT
|
8/1944-5/1945
|
|
Instituteur
|
|
27
|
Louis
|
TOUPIN
|
5/1945-12/1948
|
(°Callac)
|
Hôtelier
|
|
28
|
Jean
|
AUFFRET
|
12/1948-3/1965
|
(°1894 Duault)
|
Retraité
Gendarmerie
|
Louis
Raoul
|
29
|
Louis
|
RAOUL
|
5/1965-1981
|
(° 1917Carhaix)
|
Professeur
d'enseignement agricole
|
Albert
Prigent
|
30
|
Albert
|
PRIGENT
|
1981-1983
|
(°1916 St Nicodème)
|
Commerçant
|
|
31
|
François
|
GALL(Le)
|
1983-1989
|
(°1924 Plougonver)
|
Directeur Banque
|
|
32
|
Félix
|
LEIZOUR
|
Député-Maire
1989-
|
(°1932 Plourach)
|
Instituteur
|
|
33
Carole LE
JEUNE-HARNAY
Maire
(° Callac)
34
Lise
BOUILLOT
Maire (2014)
|
|
|
|
|
Jean
AUFFRET(°1894 Duault- 1979 Callac)
Carole Harnay
(° Callac), épouse
Le Jeune
|
Louis
RAOUL (°1917 Carhaix – 1981 Roanne)
Lise Bouillot
|
Albert
PRIGENT (°1916 St Nicodème – 1997 Pabu )
|
François
LE GALL (°1924 Plougonver – 1998 St Brieuc )
(Bulletin 1966)
|
Félix
LEIZOUR
(
° 1932 Plourac’h)
|
Épilogue.
La vie
municipale de Callac, de la Révolution à nos jours,
ne fut point un long fleuve tranquille et comme dans
toute société humaine, elle fut émaillée de tensions
permanentes, de résistances actives et passives, et de
lutte sur tous
les fronts pour la conquête du pouvoir.
Voici
dans les attributs des maires, une photo de 1957 qui
représente Jean AUFFRET, en fin de mandat, entouré de la
classe 1927(°1907) devant le restaurant de la Gare. Nous
avons, avec l'aide de quelques callacois, entrepris de
nommer les personnages ; il reste encore quelques
inconnus et nous convions les lecteurs de cette page à
renommer ou corriger les erreurs qui auraient échappé à
l'auteur.
Les
callacois fêtent leurs cinquante ans en 1957(Classe 7)
1er rang assis, de
gauche à droite : Yvonne LE BRAS, Zénaïde QUENECHDU
(modiste), épouse MICHEL, Marie Anne TOUBOULIC lavandière),
épouse LE CORRE, Mme LOSTANLEN, Jean AUFFRET(1894-1979), maire de
Callac, une employée chez SIMON-CAZOULAT, Mme LE NOAN
(charcutière sur la place), mère de Renée et Jeannine, Léonie
GOUZOUGUEN,
2ème
rang debout, : Mme THÉPAULT-ROLLAND, M. Yves DANIEL
(cordonnier), Philomène LE CLECH, épouse d’Yves DANIEL, Mme Pierre LUCIA
(cycles), Emma DODEUR (postière), épouse Paul RIVALAIN, ?, Louise
ROBIN , Jeanne POULLEN, épouse d’Yves LE GUYADER, Marie
COLLOBERT, Mme ROHOU, épouse Job ROHOU, ?,
3ème
rang : M. THÉPAULT (tailleur), Yves LE GUILCHER
(notaire), Joseph ROHOU (garagiste), Mimi COUZELIN,
Louis HÉNAFF,
Pierre LUCIA (cycles), Pierre GUILLERM(menuisier) ,
Yves LE GUYADER (charron-tôlier), ?, ?, Auguste
CONNAN,
4ème
rang : M. MICHEL (chapelier), Marcel LE
GRAÊT, M. NICOLAS
(pharmacien), ?, Paul RIVALAIN (coiffeur), ?, épouse
Pierre GUILLERM , Pascaline BOURDON, épouse Yves HUON, Yves
HUON (volailler), Jean Marie COLLOBERT, ?,
Sources.
AD22-série M -cote 3 M 285.
Voir également quelques
conseils municipaux
de 1794-1945
Joseph Lohou (octobre 2005)
Maj du 1er novembre 2006
Maj. du 20 octobre 2009
Maj. du 11 novembre 2009
Maj. du 13 août 2011
Maj. du 13 mai 2014