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Les
LOUBIERE,
poêliers et chaudronniers de Callac
Historique de
l’émigration auvergnate
«
L'immigration auvergnate en Bretagne, un phénomène
inattendu (on est habitué à penser notre pays comme
exportateur et non importateur de bras), encore largement méconnus
La
montagne nourrit mal ses familles, surtout en hiver. Que
faire dans ces vallées reculées de la région d'Aurillac
alors que la mauvaise saison s'installe, que la nature
s'ankylose, que le chômage menace du fait du trop plein
d'hommes ? Une seule alternative à l'inactivité forcée :
descendre dans le "bas pays", proposer sa force de
travail et son savoir-faire aux gens des plaines.
Une
migration d'abord saisonnière
Alors,
en septembre, en masse, les gars du Cantal quittent leur
famille, leur village au joli nom qui fleure bon
l'Occitanie. Ils partent en groupe, cheminent à pied,
escortés d'un vieux cheval de bât chargé de paniers
d'osier.
Au nord d'Aurillac, les gars de la vallée de l'Authre --
avec ses villages de Marmanhac,
Jussac, ont
pris l'habitude, depuis au moins le règne de Louis XIV, de
gagner la Bretagne. Ils y sont rejoints vers 1750 par des
colporteurs des monts du Cézallier, situés au nord du
Cantal.
Pour des campagnes d'un an et demi en moyenne, à l'issue
desquelles ils retrouvent leur pays natal pour cinq ou six
mois, ils sont marchands ambulants, fréquentent les foires
et marchés, font du porte à porte, de hameau en village,
exposent leurs marchandises aux pardons et fêtes.
Les
pittoresques chaudronniers ambulants
Ils
ne passent pas inaperçus les Auvergnats, surtout les
chaudronniers, personnages pittoresques, un tantinet inquiétants.
Les Bretons sont fascinés par leur déballage de bassines
ou de marmites cliquetantes ou résonnantes, les feux de bûches
qu'ils allument sur la place des villages pour rendre
fluides le métaux à reprendre, la fumée colorée et le
chuintement qui accompagne les soudures.
D'une année sur l'autre, on attend le retour de
l'Auvergnat, car il rend bien des services. Il commercialise
et entretient le petit matériel de cuisine, de lessive ou
de "confort" ménager : pots, pintes, cruches,
tasses, assiettes, chaudrons, bassins, fontaines,
chandeliers. Mais il reprend aussi le métal usagé et le
recycle. Il est un partenaire apprécié de la vie économique
des campagnes. D'autant que comme tout chemineau, il n'a pas
son pareil pour colporter les nouvelles, raconter des
histoires, sortir sa clientèle de son quotidien et de sa
routine.
Moins nombreux, mais plus prestigieux, véritable
aristocratie des Auvergnats forains, les marchands de drap
et de couvertures s'approvisionnent aux grandes foires
normandes de Caen et Guibray, actuelle banlieue de Falaise.
A l'occasion, ils diversifient leurs marchandises et
proposent aux recteurs des villes et des campagnes des
effets d'église, croix, chandeliers, tabernacles, bénitiers,
mouchettes, lampes...
Les
colporteurs se sédentarisent
Les
Auvergnats descendent dans les auberges, toujours les mêmes,
à défaut dans les granges, ou chez l'habitant, parfois un
"pays" déjà installé, nouent avec leur clientèle
des relations de confiance, font, à la longue, partie du
paysage. On attend leur retour, on apprécie leurs nouveautés.
A force, les jeunes gens finissent par faire la connaissance
de Bretonnes, des alliances se nouent, et de marchands
forains, nombre d'Auvergnats se muent en commerçants sédentaires.
Ils s'établissent dans le pays de leur épouse, ouvrent
boutique sur la place des bourgs ou dans les rues commerçantes
des villes.
Contrairement
à ce qu'on pourrait croire, ces jeunes gens ne souffrent
pas d'une mauvaise image auprès des Bretons. Ils sont
travailleurs, durs à la peine, familiers des circuits d'échange,
rompus aux techniques de circulation monétaire. En outre,
ils parlent français, un atout considérable dans le pays
bretonnant, et sont au cour d'un impressionnant réseau de
solidarité qui tisse sa toile dans l'ensemble de la
province. Les Auvergnats se tiennent les coudes. Bref, des
partis tout à fait acceptables pour le monde de l'échoppe
et de la boutique ; et même des partis recherchés, comme
en témoignent les nombreuses familles bourgeoises qui
prennent un Cantalien pour gendre.
Toute
la Bretagne touchée
Impossible
au stade actuel des recherches de chiffrer avec précision
l'ampleur du phénomène de migration de l'Auvergne vers la
Bretagne. Mais il a touché l'ensemble de la province. Au début
du XIXe siècle, il n'existait quasiment pas de ville ou de
bourg bretons qui n'avait pas au moins un Auvergnat sédentarisé
à demeure.
Ces non-bretonnnants d'origine - par leur épouse, ils sont
vite devenus bilingues-, implantés massivement dans les
villes comme commerçants, ont contribué au grossissement
de la minorité "giz-ker" de nos cités, de vêture
et de culture davantage françaises que bretonnes… »
Les
LOUBIERE arrivent à Callac vers les années 1750, mais il
est évident qu'ils fréquentaient les foires et marchés
depuis plusieurs décennies. Nous les trouvons à Prat, à
Étables, à Saint-Laurent et au Minihy-Tréguier. Le couple
qui fait souche à Callac est Jacques et Françoise GUIDARD
ou GUITARD et ses deux fils Pierre et Antoine. Au décès de
son épouse Françoise, sûrement à Marmanhac au cours d'un
retour au pays, il se marie avec une callacoise en 1776,
Jeanne LALLOUR, fille de Charles et Marie HEMERY et dont il
aura une fille, Barbe Jeanne, qui elle, épousera en 1801
Christophe François LE BOUÉDEC.
Jacques est déclaré marchand lors de la formation de la
première municipalité de Callac le 28 février 1790.
Antoine, le fils aîné de Jacques, marchand poêlier à
Callac, épouse en 1783 Marie Louise LE GALL, dont il
aura six enfants, trois garçons et trois filles, mais ce
couple et leurs enfants quitteront vraisemblablement Callac
et sa région vers les années 1800.
Le fils cadet de Jacques, Pierre, fait souche à Callac en
épousant le 16 février 1795, Anne CORGAT, la fille du
marchand aubergiste de Callac, René CORGAT . Mais il
décède un an plus tard en janvier 1796, six mois avant la
naissance de sa fille Marie Anne qui elle en épousant
Pierre Yves LOSTEC, fera souche à Callac.
Antoine, qui porte le même prénom que son frère, quitte
Callac pour Landivisiau en 1791 pour épouser Marie Perinne
BAGOT.
Malgré toutes nos recherches, les LOUBIERE n'ont pas
laissé de descendance mâle dans la région de Callac ;
mais ce patronyme existe encore de nos jours dans les trois
départements bretons suivants : Côtes d'Armor,
Ille-et-Vilaine et Morbihan.
Descendance
de LOUBIERE Bertrand
Nom
et prénoms, Date et lieu de mariage
Date et lieu de naissance
Date et lieu de décès
LOUBIERE Bertrand
° ../../1700 Marmanhac (15)
x MAURIL Marguerite
° ../../1700 Marmanhac (15)
|___LOUBIERE Jacques
° ../../1730 Marmanhac (15)
|___x GUIDARD Françoise
° ../../1730 Marmanhac (15)
|___|___LOUBIERE Antoine
° ../../1760 Marmanhac (15)
|___|___LOUBIERE Pierre
° ../../1767 Marmanhac (15)
+ 27/01/1796 Botmel-Callac (22)
|___|___LOUBIERE Antoine
° ../../1770 Marmanhac (15)
|___|___ x 28/08/1791 Landivisiau (29)
|___|___x BAGOT Marie Perrine
|___
x 01/01/1776 Botmel-Callac (22)
|___x LALLOUR Jeanne
° ../../1750 Botmel-Callac (22)
|___|___LOUBIERE Barbe Jeanne
° 31/12/1776 Botmel-Callac (22)
|___|___ x 16/11/1801 Callac (22)
|___|___x BOUEDEC Christophe François
° 03/06/1768 Callac (22)
|___|___LOUBIERE Pierre
° ../../1779 Botmel-Callac (22)
+ ../../1781 Botmel-Callac (22)
Descendance de LOUBIERE Antoine
LOUBIERE Antoine
° ../../1760 Marmanhac (15)
x GALL(LE) Marie Louise
° 08/09/1761 Botmel-Callac (22)
x 13/10/1783 Callac(22)
|___LOUBIERE Marie Louise
° ../../1784 Botmel-Callac (22)
|___LOUBIERE Jacques Marie
° ../../1786 Botmel-Callac (22)
|___LOUBIERE Marie Jeanne
° ../../1789 Botmel-Callac (22)
+ ../../1790
|___LOUBIERE Marie Charlotte
° ../../1791
|___LOUBIERE Pierre Marie
° ../../1794 Botmel-Callac (22)
|___LOUBIERE Yves Marie
° ../../1796 Botmel-Callac (22)
+ ../../1798 Botmel-Callac (22)
Descendance de LOUBIERE Pierre
LOUBIERE Pierre
° ../../1767 Marmanhac (15)
+ 27/01/1796 Botmel-Callac (22)
x 16/02/1795 Botmel-Callac (22)
x CORGAT Anne °
../../1777 Botmel-Callac (22)
|___LOUBIERE Marie Anne
° 31/07/1796 Botmel-Callac (22)
|___
x 19/01/1819 Callac (22)
|___x LOSTEC Pierre Yves
Joseph Lohou(mars 2006-février 2017)
Marmanhac(15250)
, histoire d'une commune de la Haute -Auvergne par
Joseph Patisson, Ed USHA 1929, consultable à la BPI
Beaubourg.