Callac-de-Bretagne

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Quelques remarques sur la Guerre de la Ligue
            par l’historien Georges Minois[1].

 

 

 

   "L'histoire politique de la région des Côtes-du-Nord sous l'ancien Régime est d'une grande pauvreté événementielle. Au XVIe siècle, outre le passage de deux rois de France, François 1er en 1518 et Charles IX en 1570, les campagnes et villes entre Dinan et Lannion ne furent mêlées à la grande politique que pour subir les ravages de la Ligue. Le duc de Mercœur, beau-frère du roi de France, époux de l'héritière du Duché de Penthièvre, gouverneur de Bretagne depuis 1582, était un pécheur en eau trouble et un ambitieux sans envergure. Profitant des démêlés des Guise, ses cousins avec Henri Ill, et de la guerre entreprise par la Ligue contre Henri IV, il va tenter en soutenant le parti ultra-catholique, de mener une politique personnelle dont les buts ne sont pas encore bien éclaircis, et ne l'étaient sans doute pas même dans l'esprit du duc. L'essentiel de son patrimoine étant le Penthièvre, cette région va être la principale victime de la guerre de coups de mains qui s'ouvre en 1589 entre ligueurs et royalistes. Ces deux étiquettes regroupent en fait des groupes extrêmement variés et dissimulent plutôt des querelles locales ou privées que des idéologies: la Ligue fut plutôt une occasion pour les paysans de piller villes et châteaux, pour les bourgeois d'obtenir une plus grande autonomie municipale, pour les nobles de régler leurs comptes avec les familles rivales, pour les brigands de ravager la campagne en toute impunité. C'est pourquoi un récit des événements est ici impossible. Nous assistons à une poussière de coups de mains, de razzias, d'escarmouches, de pillages dans lesquels royalisme et religion ne sont que prétextes.

Le résultat fit que les villes, prises et reprises, pillées à chaque fois par les mercenaires et les paysans, furent complètement dévastées : Saint-Brieuc, royaliste au début du conflit, fut prise en 1589 par la Ligue, en 1591par les royalistes, à nouveau par les ligueurs en 1592, en même temps que la tour de Cesson. "

 

  Notes.
   [1] Minois, Georges, (°1946), professeur d'histoire et de géographie(St Brieuc)

 


                                                             Joseph Lohou(juin 2008)

 

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