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Guerre de la Ligue dans
le Trégor
Un des témoignages les
plus émouvants est sans doute celui d’Alain Lucas, prêtre
de Lanvellec,
une paroisse entre Lannion et Morlaix, une
zone particulièrement disputée entre « royaliste
« et ligueurs.
En 1598, il écrivit un historique de
la guerre tout en dressant un bilan comptable de la « guerre
civile,
à son échelle, celle d’un village ordinaire,
victime impuissante de la férocité des temps :
«Durant les neuff ans que la guerre civile et troubles
derniers ont duré et continué en France et
en Bretaigne,
on a paié en ceste paroisse de Lanvelec en tailles, fouages
et subsides la somme de
vingt et neuff mille livres monnaie,
randuz entre les mains des procureurs syndicqs de ladicte
paroisse pour les randre et paier ès villes, chasteaux et
places où se logeaient les gentz de guerre
pandant les
dicts neuff ans, sans en comprendre les ranczons particulières,
perte de biens,
ravages ordinaires de bestiail, bruslement
de maison, fournissement de foign. paille, bled et
autres
biens infiniz, tellement que suivant ce compte on le voit au
dict Lanvelec par chacun moys
durant les dicts neuff ans près
de cent escuz (chacun escus à
60 sous tournois comme il a cours
à
présant), l'un portant l'autre. Or supplions tous en
général Dieu omnipotent qu'il luy plaise
chasser loing de
nous une telle guerre et calamité si cruelle, par sa très
grande miséricorde à
laquelle je me soubzmetz
... »
Les loups en Bretagne.
Le chanoine Moreau
dans ses mémoires de la Guerre de la Ligue explique que les
loups continuèrent leur
rage depuis
les années 1597 jusque en l'an 1605 ou 1606. Il
précise que,
lors des guerres de la Ligue,
les loups s'étaient accoutumés
à la chair humaine des cadavres laissés morts sur les
champs de bataille;
"Aussi, pendant l'espace de
sept à huit ans, ils attaquèrent les hommes étant même
armés, et personne
n'osait aller seul. Quant aux femmes et
enfants, il les fallait les enfermer dans les maisons; car,
si
quelqu'un ouvrait les portes, il était le plus souvent
happé jusque dans la maison; et il s'est trouvé
plusieurs
femmes, au sortir auprès leurs portes pour faire de l'eau,
avoir eu la gorge coupée sans
pouvoir crier à leurs maris,
qui n'étoient qu'à trois pas d'elles, même en plein jour".
[2] Voir : Le Loup
Joseph Lohou(août 2010-septembre 2016-novembre 2018)