Callac-de-Bretagne

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                                     Les KEROUARTZ pendant la Révolution


                                                               

Armes : D'argent à la roue à cinq rais de sable, accompagnée de trois croisettes de même.
Devise : Tout en honneur de Dieu, et tout avec le temps.



                                     
Le Marquis du Gage était un très riche propriétaire foncier, au mois de mai 1792, le Directoire du département des Côtes du Nord évaluaient sa fortune à plus de 100.000 Livres de revenus. Il s'appelait Jacques Claude de Cleuz[1], marquis du Gage et avait épousé par contrat du 15 février 1765 Jeanne-Jacquette de Roquefeuil. Il habitait de préférence au château des Salles à Guingamp. Le marquis du Gage quitta la France au mois de mai 1791, pour voyager, disait-il en Angleterre: sa mauvaise santé l'obligeant à se rendre aux eaux de Bath. Néanmoins l'on se rendait compte qu'il avait emporté toutes ses valeurs, tous ses objets précieux, si bien que l'on ordonna d'établir le séquestre sur ses biens, au mois d'avril 1792. Sur opposition, le Directoire du département le maintint, le 9 mai suivant. C'est alors que Bouvier des Touches, ex-commissaire du roi près le tribunal du district de St Brieuc, se rendit auprès de la Convention pour obtenir la main-levée.

Cette démarche, de même que celles qu'il poursuivit par la suite, pour faire admettre la non-­émigration du marquis du Gage, furent causes de son incarcération comme suspect au moment de la Terreur. De même en fut-il de Le Normant de Kergré, qui se trouva impliqué dans cette affaire, d'après les indications contenues dans une lettre trouvée au décès d'une dame de Roquefeuil. Néanmoins, le marquis du Gage était inscrit sur la liste des émigrés du district de Guingamp, le 30 novembre 1792, alors qu'il l'était déjà sur la liste du département du 4 septembre. Sa femme n'y fut portée que le 14 juin 1793. Ils protestèrent toujours contre leur inscription qu'ils déclarèrent injustifiée. Tous deux moururent en exil: le marquis du Gage, à Bath même, comté de Somerset, le 18avril 1793.

Le 4 janvier précédent, le Directoire du district de Guingamp avait reçu l'ordre de procéder à la vente du mobilier tant à la ville qu'à la campagne. Leur fille Marie Josèphe reine et leur gendre Jacques Louis François  Marie Toussaint[2], marquis de Kerouartz (contrat du 28 août 1785) avaient également émigré et étaient respectivement inscrits sur les listes du 12 janvier 1793 et du 4 septembre 1792. La marquise de Kerouartz décéda également à Bath le 16 octobre 1796, laissant deux enfants Jacques Louis Marie Georges Oswen et Frédéric Charles Marie non émigrés à cause de leur jeune âge. Bien que leurs grands-parents eussent été amnistiés le 18 brumaire an XI, et leur mère, le 21 prairial de la même année- amnistie singulièrement posthume, on eut énormément de peine à obtenir la main-levée des propriétés invendues, car le marquis et la marquise du Gage étaient morts en émigration pendant la mort civile de leur fille.

Néanmoins ils y parvinrent, et en 1818, on leur accordait la restitution de 21 tenues convenancières provenant de leur mère.

 

                                                                                                                 Joseph Lohou (juillet 2004)

 

Sources:
Ventes des Biens Nationaux
AD22- Séries E et Q .
http://www.domainedelossilien.com/
                                        
                                                                                                                                                                                                           



[1]  Jacques Claude de Cleuz Très Haut et Puissant Sr Messire , chef de nom et d'armes, Marquis du Gage et du Cludon, Lanamus , Kermeno, Bourgerel, Traonvoas, Vicomte de Kerosneun, Baron de Pestivien, Châtelain de Bodillo, Rimaison, Quelvern, Talvern, La Ville Jagu, Kermarquet, Kerbabu, Kerprigent, Kermorvan, Coatmeur, Le Quellennec, Kerdaniel, Kerandrou, Locmaria, Relais Le Portz Kermarc
Grand Voyer de Dol, lieutenenant colonel de la capitainerie des gardes côtes de Lannion.                                                  

[2] Jacques Louis François Marie Toussaint de Kerouartz, Trés Haut et puissant seigneur, chef de nom et d'armes de Kerouartz, chevalier et seigneur du marquisat de Kerouartz, châtelain de Lossulien? , Vicomte de Kermellec, comté du Penhoet, Capitaine de cavalerie au Régiment Dauphiné.              

 


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