Yves-Marie naît à Callac le 9 septembre 1869 dans une famille d’aubergistes originaire de Carnoët, Guillaume Kerhervé et Marie Yvonne Mordelet mariés à Callac en  1863 et qui avaient comme amis callacois les Lancien, père et fils,  Claude, greffier, adjoint au maire de Callac et Constant, le fils, clerc de notaire qui devint un notaire renommé à Carhaix à la fin du siècle.

L’auberge des parents se trouvait sur la place du Centre, près de la maison à escalier des Patin succédant aux parents de son épouse Marie Yvonne Mordelet.  
La famille s’agrandit en 1965 avec la naissance d’une fille, Anne Marie Claudine, mais qui ne vécut qu’un an ; puis par le premier garçon, Yves Marie, cité plus haut en 1869. Il fréquenta avec succès l’école de garçons située près de la mairie et tenue par les congréganistes, les Frères de l’Instruction chrétienne de Ploërmel.

Au recensement de 1881,  Yves Marie est absent et vraisemblablement en pension à Guingamp poursuivant ses études qui le mèneront à exercer le métier de clerc de notaire. La réponse nous est restituée par son acte de mariage en 1896, qui a, curieusement eut lieu à Loguivy-les-Lannion le 9 février ; en outre son épouse est une callacoise qu’il connaît bien, une demoiselle de 4 ans plus jeune, Maria Louise Yvonne et qui porte le même patronyme.
 Notre surprise est à son comble car son frère Yves Marie Auguste, né en 1869, est également clerc de notaire à Lannion dans l’étude de M° Paul Daniel, dont il épousera la fille, Marie Yvonne Caroline plus tard, dont postérité au Vieux-Marché.
Cette famille Kerhervé de riches cultivateurs, Yves et Marie Yvonne Débordès tiennent le manoir de Keramédan sur la route de Callac à Duault et leur fils Eugène marié avec Léontine Gouranton seront les grands-parents des enfants Mariette. Le renommé vétérinaire Louis Mariette ayant épousé Joséphine Kerhervé en 1913. 
  

 Après son mariage en 1896, Yves Marie, clerc de notaire chez M° François Joseph Mahé est tenté par la politique et devient adjoint au maire  et clerc de notaire,  Pierre Sylvestre  Le Cam cette même année ; notaires et clercs de notaire foisonnent dans ce récit de fin de siècle. François Joseph Mahé, clerc de notaire à Guingamp avait repris l’étude de M° Charles Jean Marie Le Goaziou, tristement disparu après de mauvaises affaires.
Yves Marie est élu maire en mai 1900 à la place de Pierre Sylvestre Le Cam, il le restera jusqu’aux élections de 1912 gagnées par François Joseph Quéré, docteur en médecine et connu sous le pseudonyme de « Joson ». Yves Marie reste second adjoint jusqu’à son départ en août 1914 aux armées contre l’Allemagne ; comme artilleur au 508ème  d’Artillerie, curieusement il obtient en 1917, un retour à Callac afin d’effectuer des travaux agricoles.  Démobilisé en 1918, il rejoint le conseil municipal jusqu’en juin 1921, où le maire François Joseph Quéré décède. Yves Marie redevient maire et le restera  jusqu’en 1925, remplacé par Louis Morel, négociant en porcs originaire de Châtelaudren.
Voici en 1900, ce que pense de lui le secrétaire de l’arrondissement de Guingamp :
 . «  M. Yves Marie KERHERVÉ, maire et conseiller d’arrondissement est un républicain si modéré qu’il est assez difficile de préciser sa manière politique. L’étiquette « progressiste » lui conviendrait tout autant que celle de « républicain de gauche », tant sa réserve est grande ; néanmoins M. Yves Marie KERHERVÉ s’est toujours efforcé de seconder l’administration… »

Avec Maria Louise Yvonne, ils auront quatre enfants, deux garçons et deux filles. En 1896, naît Yves Marie Guillaume le 24 novembre, puis en 1898, Anne qui épousera en 1920 à Callac, Gilles Le Guen, notaire à Plaintel, dont postérité. Le deuxième garçon, Eugène Joseph Marie, du prénom de son oncle maternel, cultivateur-propriétaire au manoir de Keramédan, naît le 18 mars 1901.
Puis Anne, né en 1908, épouse en 1931, un vétérinaire de Callac, Émile Lefranc, originaire des Ardennes.
Quelques remarques sur son fils aîné, Yves Marie Guillaume, qui sera médecin militaire en 1916, puis dans les troupes d’occupations en Allemagne à Mayence en 1923 : puis finira médecin à Plélan-le-Grand et à Rennes où il décèdera en 1972.