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Le
changement du commissaire exécutif Pierre Joseph Fercoq par
Jean Yves Guillou.
Dans une période relativement plus calme, sous le
Directoire Exécutif depuis le 4 novembre 1795, Pierre
Joseph Fercoq a repris en main l'administration cantonale de
Callac en décembre 1797. Il a mis en place des personnages
de son camp, Yves Le Gars, maire et Jean Yves Guillou,
agent, qu'il domine, un rien condescendant, de par sa
fonction d'agent national, véritable commissaire politique,
puis de commissaire exécutif et de ses relations avec les
administrateurs du département qu'il a connu de 1790 à
1794 à Saint Brieuc, en tant qu'administrateur lui-même.
On ne sait les raisons qui le pousse à
quitter la région et à s'exiler à Nantes. Deux
hypothèses s'affrontent, l'une est cette lettre du
ministère de l'Intérieur du 28 août 1798, citée
ci-dessous et dans laquelle le Ministre nomme Jean Yves
Guillou, commissaire exécutif et le révoque par la même
occasion ; est-il victime d'une cabale, ses ennemis sont
nombreux.
La seconde hypothèse reste son mariage avec Adélaïde
Thibaudeau, épousée à Rennes en 1794 et qui juge que la
petite ville de Callac n'est point digne de sa personne et
qui possède quelques biens dans la région de Nantes.
Le mystère reste total.
Ministère de l’Intérieur
Liberté
Égalité
Ampliation
De l’arrêté du Directoire Exécutif du douze
fructidor de l’An VI( 28 août 1798) de la République
française une et indivisible.
Le Directoire Exécutif arrête ce qui suit :
Le citoyen Yves Guillou est nommé
Commissaire du Pouvoir Exécutif près l’Administration
municipale de ce canton de Callac, département des Côtes-du-Nord :
Ordonne en conséquence qu’il se rendra, sur le champ,
auprès de la dite administration pour y remplir les
fonctions qui lui sont attribuées par la Loi.
La
nomination du citoyen Fercoq à la même place est révoquée.
Le ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution
du présent arrêté qui ne sera pas imprimé ; pour
expédition conforme, le Président du Directoire Exécutif,
signé Trillard , par le Directoire Exécutif le secrétaire
général, signe : Lagarde, pour ampliation le Ministre
de l’Intérieur, signé : François de Neufchâteau[2]
Enregistré à l’Administration Centrale du Département
des Côtes-du-Nord à Saint Brieuc le 19 fructidor de l’An
VI( 5 septembre 1798).
Signent : Seguin, Denoual, Le Provost,
Beaudouin.-
Joseph Lohou(septembre 2006)
Biographie
Né
à Saffais (Lorraine), le 17 avril 1750.
Il fut un poète précoce, lauréat de l'Académie de
Marseille à laquelle il appartint ainsi qu'à celles de
Lyon, Dijon et Nancy. Député à l'Assemblée
législative, il en devint le président ; il fut
incarcéré pendant vingt mois sous la Terreur, le 9
thermidor lui rendit la liberté ; ministre de
l'Intérieur sous le Directoire, il organisa la
première exposition des produits de l'industrie et des
arts, et devint membre du Directoire, puis membre du
Sénat qu'il présida de 1804 à 1811, et fut créé
comte de l'Empire.
Panégyriste académique, grammairien et philologue,
François de Neufchâteau a écrit un Précis de
l'histoire de l'Académie française et a laissé
des Fables. Membre de l'Institut, associé non
résident de la troisième classe le 13 février 1796,
élu le 25 novembre 1798, fut secrétaire, puis
président, section de grammaire ; il fit partie de la
deuxième classe à l'organisation de 1803, occupa le
fauteuil du président de Nicolaï et maintenu à la
réorganisation de 1816. Lorsqu'il reçut Dureau de la
Malle en 1804, il affirma la continuité de l'Académie
en faisant l'historique du fauteuil de Racine. Il lut,
le 24 novembre 1807, la réponse que devait faire
Bernardin de Saint-Pierre aux discours de réception de
Raynouard, Laujon et Picard.
Mort le 10 janvier 1828, à Paris.
Pierre Joseph Fercoq ne perd pas son sang-froid et dirige
devant l'administration cantonale le changement de
commissaire comme nous le voyons dans la séance ci-dessous
/
"Du 3ème jour complémentaire( 19
septembre 1798) de l’An VI de la République française
une et indivisible.
Séance tenue par les citoyens Le Gars, président,
Le Diholen, Corgat, agents, François Le Pourhiet et
Joseph Georgelin, adjoints.
S’est présenté Pierre Joseph Fercoq, commissaire
du Directoire Exécutif, près cette administration, lequel
a dit que sous son adresse, il lui est parvenu par les
Commissaires du Directoire Exécutif près l’Administration
Centrale du Département des Côtes-du-Nord, une commission
du Directoire Exécutif en date du 12 fructidor(21 août
1798), enregistré au Département le 19(5 septembre 1798),
portant nomination du dit citoyen Jean Yves Guillou à
commissaire près de cette administration ce jour, lieu
et place et la révocation de lui Fercoq, de laquelle
commission qu’il dépose sur le bureau. Il requiert la
lecture et l’enregistrement et que, recevant sur le champ,
le serment du citoyen Le Guillou, présent et
acceptant, il soit admit à faire les fonctions de
commissaire sur son lieu et place.
L’administration a donné acte au citoyen Fercoq du
dépôt qu’il a fait de l’endroit d’une commission du
Directoire Exécutif en date du 12 fructidor(29 août 1798)
portant nomination du citoyen Jean Yves Guillou à
commissaire en remplacement du dit Fercoq et la
révocation de ce dernier à la même place.
D'après que le dit Guillou a prêté le serment de
"haine à la Royauté et à l'Anarchie, de fidélité
à l'attachement à la République et à la Constitution de
l'An III et prouver en outre de remplir avec zèle et
probité les fonctions qui leur sont confiés"
L'administration l' a admis à servir les fonctions de
commissaire exécutif près dite et a arrêté que sa
commission sera enregistrée en long à la suite de cette
délibération et dont copie lui sera délivrée.
Signent : Le Diholen, Le Gars, président, Corgat, Guillou,
F. Le Pourhiet.
Sources.
AD22 Série L –cote 15 L 2.