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La
Justice de Paix du Canton de Callac de 1790 à 1927
Une
Justice de Proximité
Historique.
Du Sénéchal au Juge de Paix
|
Le
Juge de Paix |
Dans
les cahiers de doléances de 1789, les sujets du roi
demandent que les justices seigneuriales soient réunies aux
sénéchaussées royales, que les peines soient les mêmes
pour tous les Ordres, la vénalité des offices supprimée
et que les juges soient élus par les citoyens.
L'Assemblée constituante supprima toutes les justices
d'Ancien Régime et substitua au Sénéchal le Juge de Paix,
institution empruntée à la Hollande. Il était élu pour
deux ans, choisi parmi les juges ou hommes de loi ayant cinq
ans d'exercice et trente ans d'âge. Fonctionnaire, il
recevait un traitement de l'État, et ne devait plus porter
la robe, mais un habit noir et un chapeau à plumes. Il
siégeait au chef-lieu de canton.
Une
justice de proximité a existé dans chaque canton de France
entre 1790 et 1958, date de sa disparition lors de la réforme
de la justice sous la Cinquième République. La
justice de paix, innovation révolutionnaire, cette
juridiction originale avait pour objet de rendre, pour les
litiges de la vie quotidienne, une justice rapide, simple et
presque gratuite .Surtout, par la conciliation, ces juges,
"faiseurs de paix", avaient pour mission de désamorcer
les conflits et d’éviter des procédures longues et
ruineuses.
Les compétences de ces juges étaient vastes : proprement
judiciaires (civil et petit pénal) ; conciliatoires,
par arbitrage ou transaction ; administratives et
sociales (présidence des Conseils de famille, actes de
notoriété, scellés, etc.), de plus en plus élargie
depuis la fin du 19ème siècle avec les débuts de l’État
providence (accidents du travail, baux ruraux, affaires
scolaires, commissions d’assistance…).
Le
juge de paix était un acteur de la régulation sociale, généralement
bien accepté dans la France rurale , car proche des
justiciables non seulement géographiquement, mais aussi par
sa connaissance des usages locaux et parce qu’il se prononçait
surtout selon l’équité. Avec la fin de le France des
terroirs, l’urbanisation, le développement de la
centralisation et de la professionnalisation de la justice,
les juges de paix ont été remplacés par les juges
d’instance et les conciliateurs et, tout récemment, par
des juges de proximité . L’expérience historique proche
de la justice de paix peut contribuer à alimenter le débat
qui entoure la création de ces nouveaux juges.
La
création des Justices de paix est une des innovations
essentielles de la grande période des « révolutions
de justice ». La proximité géographique n’est pas
le seul ni même le premier objectif des Constituants,
puisque les quelques 70 000 justices seigneuriales vont être
remplacées par 7 000 juges cantonaux puis environ 3 000 au
19e siècle. Les députés ont conscience de
mettre en place une juridiction nouvelle et originale,
caractérisée par la simplicité, la rapidité, la gratuité
et l’équité. Pour faire une oeuvre de paix efficace dans
son canton. Le juge hérite de compétences nombreuses :
civiles, conciliatrices, gracieuses et pénales.
Les
Juges de Paix du canton de Callac. (de 1800 à 1927)
A Callac, le juge de paix s'installa dans l'auditoire de la
seigneurie, déclaré bien national comme les halles et
leurs dépendances, ensemble qui appartenait à l'abbaye de
sainte Croix de Quimperlé. L'auditoire se trouvait dans un
bâtiment construit à l'intérieur de la halle que l'on
appelait cohue. On y accédait par quelques marches depuis
la place du Martray. La pièce en vis-à-vis sue le même
palier servait de prison ; le logement du geôlier était
au-dessus, le cachot ou basse-fosse au-dessous, au
rez-de-chaussée, sans autre ouverture que la porte
d'entrée donnant directement sur la place. Le mobilier de
l'auditoire se réduisait à des sièges pour trois juges,
d'autres à dossier pour le public, une table pour le
greffier et une autre petite table à tiroir.
Le
premier juge de paix connu du canton fut Yves Le Cam, maire
en 1790 de la première municipalité de Botmel. La date de
sa nomination comme Juge de Paix est du dimanche 31 octobre
1790, il
était assisté de Corentin Baudouin, greffier. Le second
juge de Paix est Jérôme Alexandre Guiot, nommé par
l'administration du Canton de Callac le ( 30 prairial de
l'an trois, (18 juin 1795) ; Pierre Jean Guillou étant
maire, assisté de François Le Masson, d'Antoine Baldini,
aubergiste, Jean Le Bris, Jean Le Suiller, Henry le
Lévrier, officiers municipaux, Joseph Laurent Even,
procureur de la commune, Pierre Le Gac, Yves Le Deuff,
Maurice Daniel, François L'Hélias, Guillaume Le Barbier,
Jean Lallour, notables. Le
troisième juge de paix est Pierre Jean Guitton, né au village de
Guerfang en Plusquellec en 1760, dans une famille de notaires,
greffiers et tabellions. Il se marie en 1784 avec Barbe Le Denmat,
fille de commerçants de Morlaix et originaire de Callac. Il fait
partie de la première municipalité de Callac en février 1790 en tant
que Procureur de la commune. En
1800, lors de la création des préfectures et des sous-préfectures,
le canton de Callac, auparavant sous l’administration du
district de Rostrenen, devient un canton de
l’arrondissement de Guingamp. Des élections sont réalisées
le 18 Nivôse de l’An 10 ( 8 janvier 1802) à Guingamp et
il est élu pour le canton de Callac.
Il est assisté
par le notaire Jean
Julien Delafargue, autre famille bien connue de Callac
|
Élections
des juges de Paix de l'arrondissement de Guingamp le
8 janvier 1802. |
Son
successeur et troisième juge, Arthur Charles Antoine
Vistorte(de Boisléon), ancien capitaine au long
cours de la Marine marchande, né à Guingamp en 1785. Il
est le fils d'Antoine Noël Julien, Président du Tribunal
de Guingamp et originaire de Bordeaux. Il assure son mandat
de Juge de Paix pendant plus de 20 ans, de 1819 à 1843,
date à laquelle il fut nommé dans la même fonction à La
Roche-Derrien, lieu où il décéda le 27 mars 1857.
De 1843 à 1927, environ douze juges de paix ont siégés à
Callac jusqu’à M. Morice, venant de Modane en Savoie. Il
nous reste à connaître les derniers juges de 1927 à 1958,
date de la suppression de cette fonction.
Dates
|
Noms
|
Prénoms
|
Titre
|
Notes
|
1790-1800
|
CAM(LE)
|
Yves
|
Juge de Paix
|
Maire de Botmel en 1790
|
1795-1802
|
GUIOT
|
Jérôme
Alexandre
|
Juge
de
paix
|
Ancien
procureur
|
1802-1819
|
GUITTON
|
Pierre Jean
|
Juge de Paix
|
X Barbe Le Denmat
|
1819-1843
|
VISTORTE
|
Arthur Charles Antoine
|
Juge de Paix
|
Ancien capitaine au long cours
|
1843-1848
|
LE ROY
|
Yves
Marie
|
Juge de Paix
|
De St Nicolas du Pélem
|
|
BILLARD
|
|
|
|
1848-1857
|
PIRIOU
|
Jonathan Louis
|
Juge de Paix
|
Ancien notaire
|
1848-1855
|
GUIOMARD
|
Yves
|
Juge de Paix
|
Notaire
|
1855-1859
|
KERGROHEN
|
?
|
Juge de Paix
|
?
|
1859-1860
|
LE FRERE
|
Pierre Marie
|
Juge de Paix
|
|
1861-1865
|
JOUNY
|
Eugène Marie
|
Juge de Paix
|
Ex-greffier de Loudéac
|
1865_1868
|
LE FLOCH
|
Auguste Guillaume
|
Juge de Paix
|
Ancien notaire
à Fougères
|
1868
|
PHILIPPE
|
Jules Anne Marie
|
Juge de Paix
|
(°1821) bachelier en Droit et ancien maire
|
1868-1885
|
CADORET
|
Armand Corentin Marie
|
Juge de Paix
|
|
1885-1906
|
LE FALHER
|
Jean Marie Désiré
|
Juge de Paix
|
|
1906-1910
|
MAUBERT
|
Édouard
Julien
|
Juge de Paix
|
En
poste en 1906
originaire de Boulogne/Mer
Nommé Juge Paix d’Honneur en 1910
|
1910-1914
|
LE FALCHIER
|
Paul Joseph Marie
|
Juge de Paix
|
Capacitaire en Droit, ancien greffier, nommé Juge de Paix à
Pont-Croix(29)
|
1914-1921
|
KERBORIOU
|
?
|
Juge de Paix
|
Nommé à Guingamp en 1921
|
1921
|
MORICE
|
?
|
Juge de Paix
|
Originaire de Modane(Savoie)
|
Cette
liste principale des juges a été complétée par les
assistants, greffiers et commis greffiers, personnes nécessaires
au fonctionnement normal du Tribunal.
Les
assistants et greffiers du Juge de Paix du canton de Callac
Dates
|
Noms
|
Prénoms
|
Titre
|
Notes
|
1790-1801
1802 |
GIRAULT
CAM(LE) |
Guillaume
Yves |
Huissier
Assistant |
|
1803-1808
|
BAUDOUIN
|
Corentin
|
Greffier
|
|
1808-1811
|
DELAFARGUE
|
Yves Pierre Benoît
|
Assistant et Greffier
|
Notaire
|
1811-1812
|
MICHEL
|
Jean Baptiste
|
Assistant
|
Clerc d’Avoué
|
1812-1818
|
LE ROUX
|
Jérôme Marie
|
Assistant
|
Clerc de notaire
|
1818-1827
|
COURTOIS
|
Hippolyte Joseph Paul Henry
|
Greffier
|
Professeur au Collège de Guingamp
|
1819-1837
|
DELAFARGUE
|
Pierre Benoît
|
Assistant
|
Notaire
|
1819-1844
|
DESJARS
|
Charles Joseph
|
Assistant
|
Notaire, Négociant
|
1827-1840
|
LAVANANT
|
Joseph Marie Jean
|
Greffier
|
Clerc de Notaire
|
1839
|
LE MOIGNE
|
Jean Baptiste
|
Suppléant
|
Propriétaire
|
1840
|
LE ROUX
|
Alexandre Jérôme
|
Huissier
|
Clerc de Notaire
|
1844-1847
|
LE BOURHIS
|
?
|
Suppléant
|
Ancien Notaire
|
1847
|
BLANCHARD
|
Yves Marie
|
Suppléant
|
Ancien membre du Conseil d’arrondissement
|
1854
|
LANCIEN
|
Claude François Marie
|
Greffier
|
|
1858
|
BINET
|
Joseph François Louis
|
Assistant
|
Notaire
|
1859
|
LE MOIGNE
|
Jean Baptiste
|
1er suppléant
|
|
1859
|
GUILLERM
|
Félix
|
Greffier
|
|
1860
|
PHILIPPE
|
Jules Marie
|
Juge de Paix
|
(°1821) bachelier en Droit et ancien maire
|
1865-1868
|
LE FLOCH
|
Auguste Guillaume
|
Assistant
|
Ancien Notaire
|
1868
|
CADORET
|
Armand Corentin Marie
|
Assistant
|
|
1868-1885
|
DELAFARGUE
|
Jules Benoît Marie
|
Juge de Paix
|
(°1823-1899)Médecin
|
1885
|
GUILLERM
|
Félix
|
Greffier
|
|
1885-1896
|
LE HENAFF
|
Pierre Jean Yves
|
Greffier
|
Clerc de Notaire
|
1887-1902
|
LE CAM
|
Pierre Sylvestre Marie
|
Suppléant
|
Adjoint au maire
|
1896
|
TOULLEC
|
François Louis Marie
|
Greffier
|
Ancien instituteur à
Landeleau(29)
|
1889
|
TOULLEC
|
Joseph Marie Étienne
|
Commis Greffier
|
Clerc de Notaire (Huelgoat)
|
1889-1907
|
MAHÉ
|
François Joseph Mahé
|
Suppléant
|
Notaire
|
1900-1906
|
SAOÜT(LE)
|
Charles
|
Greffier
|
(°1872 St Pol de
Léon)
|
1896
|
RIOU
|
Jules
|
Commis Greffier
|
|
1902-1909
|
KERHERVÉ
|
Yves Marie
|
Suppléant
|
|
1907
|
CAPITAINE
|
Louis Yves Marie
|
Suppléant
|
Adjoint au maire
(+ 1922)
|
1909
|
HARNAY
|
Albert Joseph Marie
|
Suppléant
|
Maire
|
1922
|
LUCAS
|
Guillaume Marie
|
Suppléant
|
|
Notes :
Malgré tout le soin apporté à la collecte des
informations, quelques lacunes subsistent dans cette liste.
Une mise à jour est prévue dans les délais les plus
raisonnables. Merci de votre compréhension.
J.LOHOU(
déc.2004)
(Mise à jour Nov.2007)
(Mise à jour février 2010)
(Mise à jour mars 2010)
Sources
et bibliographies.
-Archives départementales des Côtes d’Armor- Série
U- cote 3 U art.12.
-PETIT- Jacques Guy, « Une justice de
proximité, La justice de Paix » Centre d’Histoire
des régulations Sociales » Angers –2002.
- Plusquellec- Seigneurie et paroisse d'Ancien Régime -
Marie GUÉZENNEC.Janvier 2001.
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