Callac-de-Bretagne

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École publique gratuite, laïque et obligatoire.

 

Le premier instituteur public connu  de Callac

 

En 1792, CONDORCET[1] proposait, dans son Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique, un système éducatif séparé de toute influence religieuse. Il était fondé sur l’égalité des filles et des garçons devant l’instruction.
En 1793, la Convention avait donc établi l’obligation scolaire et la gratuité de l’enseignement primaire, mais le projet avait été très vite abandonné ; il fallut attendre les années 1881 et 1882 pour que Jules FERRY remanie profondément l’enseignement primaire.  Mais à Callac, les autorités municipales, sous l’influence de Pierre Joseph FERCOQ, sans attendre les décrets d’application, nomme un premier instituteur public : François Yves BAUDOIN, déjà maître d’école sous l’Ancien Régime.

 

« Vu la soumission du citoyen François Yves BAUDOIN portée sur le registre du bureau le 27 floréal dernier(16 mai 1793) par laquelle il déclare être dans l’intention de continuer à enseigner à lire et à écrire et les premières règles de l’arithmétique dans la commune en se conformant à l’article 2 de la section 3 du Décret du 29 frimaire dernier(19 décembre 1793) donné sur l’organisation de l’instruction publique ; le certificat de civisme et de bonnes mœurs  et vie qu’il a obtenu à cet effet le quatre de ce mois, vu et approuvé au comité de surveillance le 10 de ce mois .

Le Conseil Général, ouï, l’agent national[2], arrête que conformément à la loi pré- datée, François Yves BAUDOIN est reçu instituteur pour cette commune à la charge d’enseigner à lire et à écrire et les premières règles de l’arithmétique conformément aux livres élémentaires qui seront adoptés publiés à cet effet par la représentation nationale.

  Il sera tenu de tenir provisoirement ses écoliers en la maison presbytérale de Botmel, de donner ses leçons depuis huit heures du matin jusqu’à onze heures à compter du 1er germinal(mars) jusqu’au 1er vendémiaire(septembre) et à dix heures du matin jusqu’à midi de deux à quatre heures à compter du 1er vendémiaire jusqu’au  1er germinal et depuis le 1er vendémiaire jusqu’au 1er germinal et l’après-midi de deux heures jusqu’à cinq depuis le 1er germinal jusqu’au 1er vendémiaire.

 

Il ne prendra de repos que le décadi[3] seulement à moins qu’ils ne se trouvent quelque fête nationale extraordinaire. Il tiendra un registre de noms et prénoms des enfants et le jour où ils auront été admis dans ses écoles, les pères et mères, tuteurs et curateurs sont tenus d’envoyer leurs enfants ou pupilles aux écoles du 1er degré d’instruction en déclarant à la municipalité leurs noms et prénoms.

Le présent arrêté sera publié pour avoir son exécution à compter du 11 messidor de l’An II(29 juin 1793). »


Sources.
AD22 – série L –cote 15 L 1-Registre des délibérations de la municipalité de Callac.

 

                                                                                Joseph Lohou.(mars 2007)



[1] CONDORCET-  Jean Antoine Nicolas, marquis de CONDORCET (°1743-1794), Philosophe, mathématicien.

[2] FERCOQ, Pierre Joseph, agent national.

[3] Décadi - Dixième et dernier jour de la décade républicaine qui était chômé et correspondait au dimanche, dernier jour de la semaine


  

 


 

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