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Callac-de-Bretagne |
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Certains arbres seraient donc plus diaboliques que d'autres?
"On
pense tout de suite au pommier. Lui qui fut, par ses fruits,
l'instrument de la désobéissance et du péché qui ont conduit à
l'expérience du mal. Au fil des siècles, la symbolique du pommier a
évolué : il est devenu l'arbre de la connaissance et s'est taillé
une place parmi les arbres du paradis. Les légendes européennes
évoquent fréquemment des chênes aux ouvertures béantes qui sont des
repaires de sorcières.
Mais
l'arbre maudit par excellence, c'est l'if, que les encyclopédistes
médiévaux décrivent néfaste, triste et solitaire, et surtout
étrangement vert, comme s'il avait acquis l'immortalité à la suite d'un
pacte avec le diable. Cela remonte à loin. Pline l'Ancien en soulignait
déjà la nocivité. On raconte que, dans la Gaule ancienne, le roi des
Eburons, vaincu, s'est suicidé en absorbant des feuilles d'if. Tout est
toxique en lui : racines, écorce, feuilles, fruits, suc. C'est par le
suc de l'if que le père de Hamlet est empoisonné. Virgile défend à
«l'if impur» d'ombrager la maison. L'autre indésirable est le charme.
Là où il pousse, pénibles sont les accouchements. Egalement réprouvé,
le noyer, considéré depuis le Moyen Age comme l'arbre des ténèbres.
Dans son voisinage, les animaux périssent à l'intérieur des étables ;
s'endormir sous son ombre trop pesante, c'est risquer fièvre et maux de
tête, ou bien être envahi par les esprits infernaux.
Sous l'if, on risque carrément la mort
" La douceur de l'ombre- L'arbre, source d'émotions, de l'Antiquité à nos jours", (FAYARD) Alain CORBIN- 2013
Joseph Lohou (juin 2013)
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