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                Mam-Goz,  Anne Marie Philomène Joséphine Isabelle Le Bars, 47 ans après, surgit de mes vieilles archives, cette page jaunie du "Télégramme" du 25 octobre 1966 m'a interpellée, émue même,  en pensant à  cette famille Guénégou dont je suis issu par ma branche maternelle, famille qui pendant plusieurs siècles a vécu sur cette terre de Plusquellec...

Doyenne de Plusquellec et du Canton de Callac, en 1966
Mme Veuve Guénégou qui est entré dans sa 98ème année est fière de ses 44 petits et arrière-petits-enfants.

C'était le jour de son 97ème  anniversaire, attablée devant un grand bol de café, elle dégustait, en ce vendredi, les excellentes crêpes de blé noir, toutes chaudes. que lui servait généreusement sa fille Rose. Elle nous a reçus aimablement, avec courtoisie et simplicité, cette simplicité dont toute sa courageuse vie est empreinte.

19 petits-enfants

25 arrière-petits-enfants

Mme veuve Antoine Guénégou, née Anne-Marie Le Bars, naquit à Plusquellec le 21 octobre 1869, mariée à 19 ans, en 1888, veuve en 1944, elle a mis au monde dix enfants, dont 6 sont encore vivants et lui ont donné 19 petits-enfants et 25 arrière-petits-enfants.

Par une coïncidence extraordinaire, son fils aîné, M. Joseph Guénégou a fêté son 76ème  anniversaire en même temps que sa mère fêtait son 97ème puisque tous deux sont nés un 21 octobre. Il est domicilié à Callac.

Les autres enfants sont : Mme veuve Larvor, née Françoise Guénégou, 72 ans, domiciliée chez Pierre son fils aîné, recteur de Rostrenen ; son autre fils Henri est photographe à Callac.

Mme Julou, née Marie Guénégou, 69 ans, domiciliée à Kerambreton, en Plusquellec, qui a 4 enfants (2 gar¬çons et 2 filles).

Mme veuve Lohou, 62 ans, née Marie Albertine Guénégou, commerçante à Callac, qui a aussi 2 garçons et 2 filles

Mme veuve Pennec, née Rose Guénégou, 59 ans, chez qui vit l'aïeule,

M. Ernest Guénégou, cultivateur à Cosquerloc'h, 53 ans (3 fils).

Une assez bonne santé

Encore alerte pour son âge, notre doyenne se déplace facilement en s'aidant d'une canne. Elle a une bonne vue, puisqu'elle tricote encore sans lunettes ; elle entend assez bien, et tout irait bien s'il n'y avait cet asthme qui la gêne le matin. Mais la forme revient l'après-midi... Souriante, aimant bavarder, Mme Guénégou a encore le mot pour rire. Elle s'exprime surtout en breton, sa langue natale, mais ne dédaigne pas parler français, si besoin est.

Des goûts simples.

Née à Hellaouet, en Plusquellec, elle s'installa à Cosquerloc'h, toujours dans la même commune, en 1904, avant d'atterrir au bourg.

Elle a toujours vécu à Plusquellec, a un peu voyagé et n'a jamais quitté sa Bretagne.

Attachement au sol natal, vie simple et sans histoire, mais non exempte de soucis, bonne humeur et joie de vivre caractérisent le passé de cette doyenne affable.

Bien sûr, elle a travaillé dur pour élever ses enfants, et la vie d'autrefois (elle a connu trois guerres) n'était pas si facile et n'avait pas les agréments de celle d'aujourd'hui.

Mais elle ne veut s'en souvenir que pour parler du présent.

Elle n'a aucun secret de longévité, mange de tout, mais adore des crêpes de sa fille.

Bref, une vaillante Bretonne bien de chez nous, au cœur simple et qui sera, nous l'espérons, la première centenaire du canton de Callac. C'est sur ce souhait, assorti de nos meilleurs vœux de bonne santé, de longue et heureuse vieillesse, que nous l'avons quittée, en lui donnant rendez-vous en 1969.

Elle nous a remercié d'un franc sourire, en nous souhaitant la même bonne santé.



Sources.
Le Télégramme du 25 octobre 1966.

Note de l'auteur :
Son père Joseph Bars disait à sa fille :
-Maïe Bars, me mec'h
-Ar gazek gwen tré an tiwarch
-Der Bourgh a Hellaouet jammez
-Hag an tamb butun dot tad!
(Marie Bars , ma fille
-Le cheval blanc entre tes jambes
-Au bourg et à Hellaouet d'un coup
-Et un peu de tabac pour ton père. )

(Rapporté par ma mère Albertine)

                                                                                                 Joseph Lohou (sept. 2013)