Callac-de-Bretagne

Page Retour 



                

                                         LEGS  DU CURÉ GEORGELIN A LA FABRIQUE DE CALLAC.

 

 

Commune et fabrique de Callac.
12 décembre 1820.

 

 

                                        Legs du sieur Gervais Joseph GEORGELIN[1], prêtre, curé de Callac, en date du 13 février 1817, enregistré le 1er mai 1820, et déposé à l'étude d'EVEN, notaire à Callac, par lequel il a légué en toute propriété :

 

1.   A sa paroisse, la maison où il demeurait pour loger les curés, avec ses cours, jardins, écuries et autres dépendances.

2.  A l'église, toutes les emplettes et autres choses qu'il avait achetée de ses deniers, pour les nécessités et décorations.

  A l'église de Botmel, son calice, ses aubes, surplis et autres choses à l'utilité de l'église.

Vu l'acte de décès du sieur GEORGELIN du 23 avril 1820, signé EVEN, maire de Callac.

 

    Copies des délibérations tant du Conseil municipal de la Commune de Callac, que du Conseil de Fabrique de l'église de Botmel, en date du 9 juillet 1820, tendant à obtenir l'autorisation d'accepter respectivement les legs faits à la commune et à l'église paroissiale de Callac, le 13 février 1817.

 

   L'avis du sous-préfet de Guingamp, du 19 du dit mois juillet 1820 ; La déclaration du sieur Barthélemy Pierre Charles Pélage DESJARS[2], et autres héritiers du sieur GEORGELIN, en date du 2 septembre suivant, par laquelle ils consentent à l'exécution pure et simple de so testament du 13 février 1817.

 

   Ensemble, l'avis de M. L'Évêque de Saint Brieuc, du 27 novembre même année 1820.  


Fac-similé du testament de Gervais GEORGELIN, curé de Callac le 13 février 1817 au tablier du notaire royal Joseph Laurent EVEN.

 

 

Legs du curé Gervais Joseph GEORGELIN en février 1817.

 

"Ne Varietur"(1)

  Je lègue à ma paroisse par l'amitié que jai pour elle et lui donne en propriété la maison, où je demeure pour loger ses curés.
1°-   avec ses cours, jardins, écuries, cours et autres dépendances.

  2° à l'église toutes les emplettes et autres choses que j'ai acheté de mes deniers pour ses nécessités et décorations.

  3° J'ai l'intention qu'on prélève sur mes rentes et fonds de quoi faire pour moi pendant trois ans un annuel par semaine à Botmel ou Callac.

  4° Je lègue à l'église de Botmel mon calice et mes aubes, surplis et autres choses à l'utilité de l'église.

  Ce 13 février 1817,    Georgelin, curé de Callac.

  Chiffré ne varietur

  Vistorte, président

En marge gauche : Chiffré pour timbre de trente cinq centimes Callac 1er mai 1820- Le Bouédec

(1) Ne varietur, locution latine signifiant : afin qu'il n'y soit rien changé.

Cette expression se compose de la négation ne et de la troisième personne du présent du subjonctif passif du verbe vario qui signifie "je change". Elle se traduit littéralement par "qu'il ne soit pas changé", sous-entendu quelque chose. C'est-à-dire: "qu'il ne soit rien changé". En droit, l'expression ne varietur indique qu'on appose sur un acte un parafe qui empêchera toute substitution de pièce. En général, ne varietur qualifie toute chose immuable. Peut s'opposer à mutatis mutandis. ("ce qui devait être changé ayant été changé")

 

   

 

 

 


                Le Préfet du Département des Côtes-du-Nord( Paul MURAT)

 

        Considérant que les dispositions testamentaires de feu le sieur GEORGELIN, du 13 février 1817, paraissent avoir été entièrement libres et dégagés de toute espèce de suggestion ou autre cause blâmable que, d'ailleurs, elles font désormais d'autant plus inattaquables qu'elles ont été approuvées d'une manière suffisante, par la déclaration de ses héritiers du 2 septembre 1820.

            Considérant que le défaut de presbytère dans la paroisse de Callac rend très avantageuse à la Commune le leg de la maison avec dépendances, destinée pour le logement du curé, et qui sont estimées à un revenu annuel de cent vingt francs par la délibération du conseil municipal du 9 juillet 1820.

            Que le leg en faveur de l'église paroissiale, évalué à une somme de sept cent francs, par la délibération du Conseil de Fabrique, n'est pas moins avantageux, ayant également été fait sans condition de services religieux ni aucune autre charge.

    Est d'avis que le maire de la commune et le trésorier de la fabrique de l'église paroissiale de Callac soient autorisés à accepter, chacun au nom et dans l'intérêt de son administration, les legs faits par le sieur GEORGELIN, qui leur appartiennent respectivement aux fins de son testament olographe du 13 février 1817 ; au quel effet, le présent arrêté et les pièces au soutien seront transmis à son Excellence le Ministre, secrétaire d'État de l'Intérieur.

 

                                                                        

 


 

                  Les GEORGELIN

 

 Pierre-Joseph Georgelin, sieur des Rabines, né à Uzel en 1659, procureur fiscal de Loudéac, marié 3 fois, avait épousé en premières noces, à Merléac, Marie-Anne du Chemin de Beauregard, dont il eut :

Louis-Mathurin Georgelin, sieur des Rabines, né à Uzel en 1698, avocat au Parlement, procureur fiscal de Loudéac, puis Sénéchal de Carcado et de Corlay, mort à Corlay en 1760. Il y avait épousé : 1° le 10 septembre 1725, Jeanne-Pélagie Dagorne, fille de Mathurin, sieur du Bouëxie, sénéchal de Corlay ; 2° le 10 novembre 1749, Marie-Sainte Millon, fille de maître Maurice Millon, avocat. Il eut entre autres enfants de son 1er mariage :

1° Etienne-Marie Georgelin, sénéchal de Corlay après son père, né, en 1730, et mort à Corlay en 1762 ;

2° Barthélemy-Pélage, qui suivra ;

3° Joseph-Gervais, recteur de Corlay puis de Saint-Mayeux, déporté en 1793, mort curé de Callac en 1820 ;

4° Pélagie-Suzanne-Emilie, épouse de Pierre Desjars.

Barthélemy-Pélage Georgelin, sieur du Cosquer, né à Corlay en 1740, avocat à Rennes puis sénéchal de Corlay en 1762, mort en 1797, avait épousé, à Quintin, en 1770, Marie-Madeleine Chassin, dont 4 enfants nés à Corlay de 1773 à 1778, entre autres :

1° Louise-Renée, morte en 1814, épouse de Joseph Blanchard ;

2° Anne-Parfaite-Pélagie, mariée en l’an X à Charles-René-Marie-Corentin Desjars de Kerjulou ;

3° Pélagie, mariée en l’an XII à Joseph-Marie ..... de la Butte.

Barthélemy-Pélage Georgelin du Cosquer, dernier sénéchal de Corlay, en fut peut-être au XVIIIème siècle, le plus illustre des habitants. Né en cette ville le 25 avril 1740, il prit part à la célèbre bataille de Saint-Cast en 1758, succéda, en 1762, à son frère aîné, comme sénéchal, devint correspondant de la Commission intermédiaire des Etats de Bretagne, correspondant de la Société Royale d’Agriculture en 1778, secrétaire général de la Société patriotique de Bretagne, de 1780 à 1789, président de l’Assemblée de la Sénéchaussée de Corlay pour la rédaction des Cahiers de doléances, le 3 mars 1789, colonel d’honneur de la Garde nationale de Corlay, juge au tribunal de Pontivy en 1788 puis président du tribunal de Lorient et officier de police militaire établi à Guingamp, il y mourut le 6 frimaire an VII (27 novembre 1798).

C’est comme secrétaire général de la Société patriotique de Bretagne que Georgelin du Cosquer atteignit la célébrité. Il était poète à ses heures et rédigea même, en vers français et latins, les trente-cinq articles de l’ « Usement de Rohan ». Il fut en relations épistolaires avec d’Alembert, de la Harpe, Vergniaud, Mme Necker, Marmontel, Thomas, Bigot de Preameneu et Voltaire. Il fut sollicité par l’impératrice Catherine de Russie de se rendre à Moscou. Curieux, travailleur infatigable, obstiné, il résumait ses lectures dont il tirait le plus grand fruit. Il recevait les journaux de Paris, servait d’intermédiaire entre le monde extérieur et Corlay, entretenait une correspondance assidue avec les membres de sociétés littéraires, composait des vers en l’honneur des grands personnages ou de ses relations personnelles, dont quelques pièces méritent d’être connues et ont été publiées en 1887 par M. Trévédy dans les Mémoires de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord. Sa ville natale, dont il préféra le séjour à celui de Moscou et dont la juridiction fut présidée par lui pendant 27 années, devrait rappeler son souvenir par une plaque commémorative au lieu où il demeurait et travaillait, au Pavillon du Sénéchal, près du jardin du presbytère. Blason : de gueules au chef d’or chargé de 3 épées de gueules rangées en fasce, les pointes en bas.

Barthélemy-Pélage Georgelin du Cosquer s’était fait graver, à Brest, un sceau portant : coupé d’argent et de sable, au geai perché sur une branche de lin et becquetant un épi d’orge, l’écu timbré d’une couronne à 9 perles (Frotier de la Messelière) ; 


Sources.

Commune d'Uzel, chef-lieu de canton, son étymologie, ses monuments et sa noblesse ... Pierre-Joseph Georgelin, sieur des Rabines, né à Uzel en 1659, ...
www.infobretagne.com/uzel

 

 

                                                        



[1] GEORGELIN, Gervais Joseph (° Corlay 11.09.1738   + Callac 23.04.1820), fils de Mathurin François GEORGELIN du COSQUER et de Janne Pélagie DAGORNE du BOEXIE.

[2] DESJARS, Barthélémy,  neveu de Gervais GEORGELIN et fils de Péalgie Suzanne Émilie GEORGELIN.



  

 

 
                                          
Joseph Lohou( novembre 2008)


 

© Tous Droits Réservés (Joseph Lohou)