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Les Marchés de Callac.
Au XIXe siècle
les foires et les marchés sont le reflet de l'économie d'une région
qui, d'abord repliée sur elle-même, s'ouvre peu à peu. Dans les
Côtes-du-Nord le bétail, notamment les bovins, constitue toujours
l'essentiel de ce qui est offert. Les pouvoirs publics font dresser à
différentes reprises le tableau des foires et des marchés, en créent
de nouveaux, les réglementent, y font respecter l'ordre. En comparant
les tableaux de 1806 et de 1902, on mesure l'extraordinaire floraison
des manifestations commerciales au cours du siècle. Avec le développement
des routes et des voies ferrées, il existe à travers tout le pays une
véritable croyance dans le rôle capital des foires pour le développement
économique.
Les
petites villes comme Callac ont connu, au fil des siècles, de nombreuses transformations économiques
qui ont façonné leur visage et celui de leur pays. Toutes ont entraîné des
conséquences sociales.
L'établissement de ces foires date de plusieurs
siècles et certains historiens soutiennent qu'un certain nombre de foires ont
été établies par la Maison de Montmorency, seigneur du lieu au 16° siècle.
Il y a des marchés qui sont des fêtes. ils se tiennent sur la place, avant les plantations ou après
les récoltes. Il y a des marchés de maquignons ou la parole donnée vaut un
contrat, ou une poignée de main scelle une vente. Il y a des marchés ou l'on
réapprend un savoir-faire ancestral, ce sont les foires d'artisans. Il y a des
marchés de Noêl au goût de vin chaud et de pain d'épice.. Le point commun de ces lieux de
rencontres et de commerce est une invitation à voyager au cœur du terroir.
Ces marchés du mercredi s'établissaient autour de la place centrale, dite en
breton "Plazen Bras", ou place du Martray, puis place du Centre et
enfin place du 9 avril 1944 dont la halle ou cohue occupait le coeur. Jusqu'en
1872, une chapelle, dite de sainte Catherine, était attenante à la halle,
côté ouest.
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Une foire aux chevaux
vers 1900 |
Un marché vers 1905 |
(Cliquer sur le cliché pour agrandir)
Listes annuelles des
foires et marchés.
Troisième mercredi de janvier
Troisième mercredi de février(
février ou mars : Foar hoarez - mi-carême : hantez hoarez)
En avril, la foire de Pâques : Foar Pask.
Deuxième et quatrième mercredi de mai
Premier mercredi de juin- Foire
de la Trinité : Foar an Dreinded.
Quatrième dernier mercredi d'août
- Foire de la mi-août : Foar hanter east
Quatrième mercredi de septembre
Troisième mercredi d'octobre -
(Foire des semailles : Foar hanter here)
Troisième et quatrième mercredi de novembre,
cette dernière appelée "foire froide"-Foire de la Toussaint : Foar
an Anaon.
Le Mercredi d'avant et le mercredi d'après la Nativité.-
Foire de Noel : Foar an Nedeleg.
Les Foires aux chevaux avaient lieu généralement le
jeudi.
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Cliché
caché |
Agenda
des foires et marchés des Côtes-du-Nord |
Agenda
signé par le premier préfet des Côtes-du-Nord,
Jean Pierre BOULLÉ(1753-1816) et le secrétaire
général Claude LE GORREC.(1768-1841) |
(Cliquer sur le cliché pour agrandir)
Foires et marchés en 1894
(d'après l'almanach DIDOT-BOTTIN)
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Mercredi après la septuagésime(1).
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2ème mercredi après Pâques
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Mercredi après la Trinité(2)
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Dernier mercredi de Juillet
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Mercredi après le 29 septembre
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3ème mercredi d'octobre
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3ème et 4ème mercredi de novembre
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Mercredi avant et après Noël.
(1) Septuagésime, "septante" -70 jours
avant Pâques
(2) Trinité, le dimanche qui suit la Pentecôte.
Nature des opérations qui s'y traitent :
Aux 19° et 20° siècles, toutes les foires de Callac sont d'une très grande importance et sont
attirent marchands, paysans et badauds de toute la région alentour; il s'y fait des affaires assez
considérables.
Les bestiaux et le beurre sont les principales branches du commerce qui se fait
à ces foires, s'ajoutent également toutes les céréales(, farines, toutes espèces de bestiaux, chevaux,
bœufs,
vaches, moutons, porcs, cuirs, suifs, beurre en vrac.
étoffes, cotons, toiles, laines, fils, chanvres, bourgerons, merceries de tous genres. Grand commerce de bestiaux et surtout de
bœufs et de cochons gras, seigle, avoine, sarrazin, farines, pommes de terre,
gibiers, volailles, suifs, cuirs verts, épiceries, quincaillerie, instruments aratoires
et de labour, selleries, bourrelleries, tailleurs d'habits, grand commerce de
beurre.
Affichage des différents droits
perçus sous la Halle et les dates des foires et marchés.
Noms
des mois en breton( Miz e brezhoneg)
Noms
des mois en français
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Miz
e brezhoneg
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Janvier
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Genver
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Février
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Feur
ou c’hwevrer
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Mars
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Meurzh
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Avril
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Ebrel
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Mai
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Mae
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Juin
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Even
ou Mezheven
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Juillet
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Gouere
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Août
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Eost
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Septembre
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Gwengolo
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Octobre
(semailles)
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Here
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Novembre
(noir)
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Du
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Décembre
(très noir)
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Kerzu
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A la Révolution en 1794, avec
l'avènement du nouveau calendrier, il y eut une vaine tentative de la part des
autorités de changer le jour des foires et marchés afin de les adapter
au nouveau système. Mais c'était compter sans le poids des habitudes des
marchands et paysans du lieu et la tentative fit long feu.
Établissement
des foires et marchés à Callac en 1794
L’agent national(Pierre Joseph Fercoq) a
remontré que la Convention Nationale, toujours préoccupée
de ce qui peut faire l’utilité et la commodité
du peuple, a,
par son décret du 4 frimaire dernier,
fixé un nouveau calandrier qui détermine
l’ère, l’année, les mois et jours républicains,
que le dixième jour de chaque mois appelé décade
étant uniquement consacré au repos, à la lecture
et l’explication des lois dans chaque commune.
Tous les établissements publics doivent désormais
cesser leurs opérations dans ce jour solennel que
les corps administratifs et des municipalités
devant s’empresser à prendre toutes les mesures
que peut leur suggérer
la mission du bien public pour accélérer
les changements que demande la nouvelle division de
l ‘année. Surtout ce qu’il est soumis à
leur inspection et surveillance. Il est instant que
l’on pense à changer le jour des marchés et
foires publics qui se tiennent et continuent de se
tenir les mercredys de chaque semaine conformément
à l’ancien calandrier et à conséquence le dit
agent national a requis acte de sa remontrance et
que le conseil eut à désigner un jour fixe suivant
le nouveau calandrier des foires et marchés qui
devront se tenir des mois anciens de Callac à déterminer
l’époque au devant s’opérer le dit
changement….(21ème Rolles)
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Entre
le 22 septembre 1792 et
le 1er janvier 1806 le
calendrier grégorien (notre calendrier
actuel) a laissé place au calendrier révolutionnaire.
Ce nouveau calendrier est témoigne de la
volonté révolutionnaire de rompre
avec le temps d'ancien régime en commençant
une nouvelle ère.
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Le
décret N° 1654 de la Convention
Nationale, du 5 octobre 1793,
l'an deuxième de la République Française,
une et indivisible définit "l'Ere
des Français."
L'année
de 365 jours est alors divisée en 12
mois de 3 décades de 10
jours pour se conformer aux règles
du système métrique et se termine par 5
jours complémentaires
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Les
mois ont des terminaisons semblables pour
chaque saison:
- aire pour l' automne
- ôse pour l' hiver
- al pour le printemps
- or pour l'été
En
savoir plus :
Le calendrier révolutionnaire : l'échec
d'une utopie page
33-39, par Vincent Maroteaux, directeur
des archives départementales du cher,
dans Histoire du calendrier - Images du
temps. Catalogue de l'exposition présenté
à l'abbaye de Noirlac en 2000. Seuil étiteur,
2000.
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En novembre 1804, le conseil municipal cherche à
accroître les revenus de la commune.
Trois solutions s’offrent aux autorités :
- Par
la location des places aux halles
- Par
l’établissement d’un poids public
- Par
l’établissement d’un octroi.
»Il y a à Callac des halles et poids
publics dont le revenu est versé annuellement dans
la caisse nationale. Il est désireux que cette
propriété originalement communale, appartiendrait
à l’avenir à la commune et que la commune est
intéressée à percevoir un droit d’étalages sur
les boutiques, échoppes qui sont dressées sur la
place aux jours de foires et marchés.
La consommation des denrées dans l’intérieur
de Callac est si médiocre qu’elle ne paraît pas
susceptibles d’un établissement d’octroi. »
Signent : Guillaume Barbier, Le Suillier,
Claude Quénechdu, Yves Le Gars, Jean Yves Guillou,
Rolland Quérou, Henri Le Levrier, Jean Borny, François
Le Maou.
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Annuaire des Côtes-du-Nord
de l’année 1840
Callac.- Le 3°
mercredi de janvier et de février, les 2° et 4° mercredis de mai, le 1er
mercredi de juin, les 1er et 4° mercredis de juillet, le dernier
mercredi d’août, le 4° mercredi de septembre, le 3° mercredi d’octobre, le 1er
mercredi après la Toussaint, les 3° et 4° mercredis de novembre, le mercredi d’avant
et le mercredi d’après la Nativité.
Le Marché de Callac du mercredi 4 juillet 1935
•
CALLAC 4 juillet 1935. — Boeufs gras, amenés 40, vendus de 2 a 2.10 le
kilo; vaches laitières ou amouillantes, vendues de 1.75 à 2 fr. le
kilo; vaches grasses, vendues de 1.80 à 2 fr. le kilo; ge-nises,
amenées 40, vendues de 2 à 2.25 le kilo; veaux de lait, vendus de 2 à
2.10 le kilo; veaux gras, vendus de 2.25 à 2.50 le kilo, moutons,
vendus de 3.50 à 4 fr. le kilo; porcs de lait, vendus de 80 à 90 fr.
pièce; porcs gras, vendus de 3 à 3.25 le kilo.
On cote à la pièce : poulets, 9 à 10 fr.; poules, 12 à 13 fr.; canards, 16 à 18 fr.; lapins, 6 à 7 fr.
On cote : beurre ordinaire, la livra, 3.50 à 3.60; beurre fin la livre, 4 à 4.50; oeufs, la douzaine. 2.25 à 2.30.
Sources.
AD22 - Série M - cote 8 M art. 19.
- Série B -cote 193
- Série L - cote 15 L 1 et
2
Joseph Lohou(déc.2005)
Mis à jour en juillet 2006.
Mis à jour en octobre 2006
Mis à joue en juin 2007
Mis à jour en novembre 2011
Mis à jour en février 2017