Callac-de-Bretagne

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Etat de la commune de Callac en 1800 et 1801

 

A Callac, nous sommes, depuis le 13 décembre 1799, sous le régime du Consulat. Jean Yves Guillou est maire depuis mai 1798 et le conseil municipal dresse un tableau assez sévère de la situation économique de la commune, les halles décoiffées par l’ouragan du 9 novembre 1800, l’état lamentable des principales routes menant vers Guingamp et Carhaix, le pont de Kergrec’h menaçant de s’écrouler. A cela s’ajoute des dates de marchés trop rapprochées et modifiées sous l’égide de Pierre Joseph Fercoq, en 1798,  à deux fois par décade, les « tridi  et octavi », troisième et huitième jour de la décade, soit tous les cinq jours, un système pervers qui handicape le commerce local par rapport aux communes de Carhaix et Guerlesquin qui n’avaient  pas modifiées les anciens intervalles.

 »Le 8 février 1801, le conseil municipal présidé par Jean Yves Guillou, président, assisté des citoyens Yves Le Gars, père, Jean Borny, Guillaume Le Barbier, Jean Le Suillier, François Lallour, Rolland Quérou, Yves Le Bars, Henri Le Lévrier, Claude Quénechdu, fils de Philippe, et François Le Maou, membres du Conseil municipal.

Les commissaires nommés par la délibération du quinze de ce mois ont observé au conseil :

  1. Qu’il existe dans cette commune un édifice national connu sous le nom de halle qui, par l’ouragan du 9 novembre 1800 a été découvert presque entièrement et que si cet édifice n’est promptement réparé, il s’écroulera nécessairement ; par la suite, il arrivera que les marchés deviendront désert et que l’ensemble des habitants souffriront une perte considérable de sa privation et la République un loyer annuel de 200 francs.
  2. Que la maison d’arrêt présente le même besoin de réparations, cependant cet édifice est indispensable dans cette commune.
  3. Qu’il conviendrait de solliciter auprès de la Préfecture une prompte réparation des grandes routes de Callac à Guingamp, spécialement le pont de Kergrec’h qui devient très impraticable de cette commune à Carhaix.
  4. Qu’il serait aussi à propos de solliciter de la préfecture les moyens de subsistance pour les mendiants de cette commune.
  5. Que les marché de cette commune sont trop multipliés en ce qu’il y en a deux par décade par là il arrive très souvent que les marchés de Carhaix et Guerlesquin qui avoisinent Callac, se trouvent le même jour, ce qui affaiblit ceux de cette commune, que tous les habitants désirent, sollicitant m^me, que les marchés n’aient lieu que de sept jours en sept jours.


 Le Conseil municipal, considérant que les halles de Callac demande a être promptement réparé outre, que cet édifice est d’une utilité publique. La République perdrait un revenu annuel assez conséquent ; que si le Gouvernement voulait en plus l’abandon à la commune, elle se chargerait de faire les réparations.

   Considérant que les prisons de Callac menacent de s‘écrouler à défaut de réparations qu’on a souvent sollicité les autorités supérieures d’y pourvoir. Le Préfet est invité de prendre ces deux derniers objets en prompte considération pour le bien général de la commune et des circonvoisins.

   Considérant que les grandes routes qui aboutissent à cette commune sont très délabrées et même presque impraticable.

 

   Considérant que les bleds ayant manqué cette année dans ce pays, il est à un prix si exorbitant que deux tiers des habitants de cette commune sont à la mendicité, ils viennent même de six ou sept lieues à la ronde des indigents nous étaler leur misère et implorer notre secours.

L’humanité crie de la soulager, mais le nombre en est si considérable que nous sommes dans l’impossibilité de le faire. En conséquence, nous invitons la préfecture de solliciter le Gouvernement quelques fonds ou du grain pour aider à les sustenter,  autrement nous risquons d’être pillé ou ils seront réduit de périr de faim.

 Considérant que par l’arrêté des Consuls de 7 thermidor de l’An VIII(26 juillet 1800) inséré qu Bulletins des Lois, article n° 34, il est prévu pour les intérêts du commerce et la commodité des habitants de réclamer les changements des foires et marchés ; que ceux de cette commune étant trop multipliés en proportion de ceux de Carhaix et Guerlesquin qui avoisinent la nôtre, et qui se trouvent changé en vertu des mêmes arrêtés.

   Ce désavantage pour les intérêts de la commune et la commodité des habitants de régler les marchés de cette commune à un par sept jours à partir du 22 de ce mois… »

 

 

Sources.
AD22-série L- cote 15 L 2. Registre des délibérations de la commune de Callac.

                                                                               Joseph Lohou(octobre 2006)

 

 

 

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