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Le Duc de Richelieu, seigneur de Carnoët
Le
maréchal Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Fronsac
puis duc de Richelieu (1715), prince de Mortagne, marquis du
Pont-Courlay, comte de Cosnac, baron de Barbezieux, baron de Coze et
baron de Saugeon, pair de France, est né à Paris le 13 mars 1696 et
mort le 8 août 1788.
Petit-neveu du cardinal de Richelieu, Louis François Armand de Vignerot
du Plessis était le filleul de Louis XIV et de la duchesse de
Bourgogne, il se maria trois fois :
En premières noces, il épousa le 12 février 1711 Anne Catherine de Noailles (1694-1716).
Il se remaria le 7 avril 1734 avec Élisabeth de Lorraine-Harcourt (1710-1740) dont il eut deux enfants :
Antoine (1736-1791), duc de Fronsac ;
Jeanne Sophie Élisabeth Louise Armande Septimanie (en) (1740-1773) (comtesse Casimir Pignatelli).
Enfin, il se remaria à 84 ans, le 13 février 1780, avec Jeanne de Lavaulx (1734-1815).
Surnommé « l'Alcibiade français », il se rendit célèbre par ses
débauches (il ne craignit pas de compromettre des princesses du sang et
on prétend qu'il voulut même séduire sa marraine, mariée à l'héritier
du trône), ses aventures amoureuses (depuis les dames de la cour
jusqu’aux chambrières et aux actrices de l’Opéra)[réf. nécessaire] et
ses duels, qui lui valurent d'être emprisonné quatorze mois à la
Bastille dans sa jeunesse. Il y retourna pour un duel en 1716, puis le
20 mars 1719, gravement compromis dans la conspiration de Cellamare.
Les charges retenues contre lui étaient si lourdes que le régent
déclara : « Si M. de Richelieu avait quatre têtes, j'aurais dans ma
poche de quoi les faire couper toutes les quatre... ». Et il aurait
ajouté : « Si seulement il en avait une... », avant de le faire libérer
sur les instances de sa fille, Mlle de Valois, qui en était follement
amoureuse et dut, à cette occasion, faire la promesse de renoncer à
l'épouser et en revanche, d'épouser un prince souverain François III
Marie, duc de Modène. On lui prête aussi une brève liaison avec Marie
Louise Élisabeth d'Orléans, duchesse de Berry, jeune veuve licencieuse
à la réputation de Messaline.
Bien que sachant à peine l'orthographe, il fut élu à l'unanimité à
l'Académie française le 25 novembre 1720. Il fit écrire son discours de
réception par Fontenelle, Campistron et Destouches. Autoritariste, il
exerça une très grande influence au sein de l'Académie, manipulant les
élections2. Il fut fait chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 1er
janvier 1729 et membre honoraire de l'Académie des sciences en 1731.
Parmi ses innombrables conquêtes féminines, on peut citer également la
marquise du Châtelet en 1733, la non moins fameuse baronne de Tencin
avec qui il entretint une longue correspondance, Charlotte-Aglaé
d'Orléans fille de Philippe d'Orléans régent de France et Jeanne Du
Barry quand elle était demi-mondaine à Paris.
Grâce à la protection de la marquise de Prie, maîtresse du duc de
Bourbon, premier ministre en titre après la mort du Régent, il fut
nommé ambassadeur à Vienne (1725-1729) puis à Dresde. Il s'y montra un
habile diplomate.
Joseph Lohou (23.10.2012)