Callac-de-Bretagne

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Histoire de Duault


Il manque à l'histoire de DUAULT un chapitre contemporain sur LE TEMPS DU MAQUIS, abordé par E. REBILLÉ dans L'Argoat secret. Trois stèles érigées à Kerhamon conservent le souvenir et les noms des 27 otages exécutés en représailles, après les combats du 11 juin 1944 qui avaient coûté la vie à plusieurs dizaines de soldats allemands. La base que les parachutistes avaient établie au plus profond de la forêt ayant été détruite au lance-flammes, ils l'abandonnèrent pour rejoindre le maquis de Coat-Malouen en PLESIDY-SAINT-CONNAN. La malchance avait conduit un soldat allemand égaré dans la ferme de Kerhamon où des parachutistes et des maquisards étaient attablés. Elle fut incendiée avec d'autres situées en bordure de la forêt. Le recteur Joseph SÉRANDOUR est arrivé dans la paroisse en 1942. Dans ses prônes en breton du dimanche il vilipendait ceux qui collaboraient ou se livraient au marché noir. Lui-même relayait auprès des hommes du maquis les renseignements qu'il transmettait ou recevait grâce à des messages codés. Il cachait son poste émetteur sous un tas de grains ou derrière le retable du grand au dans l'église paroissiale. Son village natal était situé en SAINT-CONNAN, dans la même commune que le maquis de Coat-Malouen.

Dès son arrivée à DUAULT, l'abbé SÉRANDOUR s'intéresse à l'histoire de la paroisse. Il dispose des archives conservées et enrichies par son prédécesseur Monsieur JACQ, durant les 29 années de son long ministère.


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Allée couverte "Toul-an urs", le trou de l'ours.


Il les complète à son tour. Il signale au village de Kerangle dépendant de Rosvilliou une allée couverte, en partie détruite. A la hauteur du village du Château, du côté opposé de la route venant du bourg, il a été intrigué par «un renflement très sensible en ras de champ, de I m.50 à 2 mètres au-dessus du niveau environnant ». Après le passage des tracteurs, il ne reste qu'un léger renflement ; le nom des parcelles AR VOU-DENNOU fait penser à un tertre tumulaire qui recouvrait un ensemble de tombes.

Dans son testament, l'abbé SÉRANDOUR avait souhaité que ses écrits soient déposés à l'abbaye de Landévennec. Son vœu a été respecté quand son Histoire de Duault a été découverte en 1993 dans le grenier du presbytère.


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Bras Reliquaire de la chapelle

Saint-Jean de Landugen



 Le bras-reliquaire de Saint-Jean de Landugen, qui se trouvait sur la table de la salle à manger, est resté dans la paroisse au lieu d'être confié à un musée, grâce aux démarches du maire Monsieur PINSON. Dans un courrier que M. COUFFON, vice-président de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord, adressait le 4 janvier 1938 au recteur l'abbé JACQ, il rappelle qu'il avait signalé au Vicaire général cette « pièce de toute rareté ». Le recteur SERANDOUR a conservé cette lettre. M. René COUFFON, qui rédige son répertoire des églises et chapelles du diocèse, s'aperçoit qu'il lui manque un renseignement sur le manoir de LESPOUL et sa chapelle domestique. Possession de la famille LESNÉ au 17' siècle, la seigneurie de Lespoul fut acquise en 1740 par Yves-Gilles de COATGOURÉDEN, après l'incendie du manoir de Kermathéan en BURTHULET (d'après Frotier de la Messelière)

Marie GUEZENNEC
KAIER AR POHER N° 30 — Octobre 2010