Callac-de-Bretagne

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                                                    Les commerçants de Callac en 1700.

                

A l’époque, on trouve à Callac de nombreux commerçants, marchands mêlés(détail), marchands grossiers[1], trafiquants de beurre, de graisse, de fil et de gibier. On y rencontrait bon nombre de bouchers, et d’hôtes[2], auxquels la fréquentation des foires et marchés de la localité, apportait aisance et profits. Citons ici quelques hôtes de Callac : Jean Le Roux, François Guénégou, Jean Pharamus, Guillaume Poëssel et le plus notable, François Le Baron.. C’était chez lui, sur la place du Martray, à l'enseigne du "Cheval Blanc", que se réunissait les gens hors du commun, gens de judicature[3] , et le Sénéchal de Callac même ne dédaignait pas d’y passer une partie de ses soirées. Les militaires en garnison à Callac l’a fréquentait également. Cette auberge appartenait au procureur fiscal de la juridiction de Callac René Soreau[4], sieur de Kerlan et de Trégoazec, et époux de Charlotte Julienne Gallet

L’auberge était d’une excellente réputation et sa table ne laissait personne indifférent. Voici, en octobre 1703, ce qu’offrait François Le Baron  à Monsieur de Révole, capitaine au régiment de Tournemine, au lieutenant de Robien, un cornette[5] et à leur maréchal-des-logis en garnison à Callac et qui avaient pris pension chez lui : au premier souper, on leur sert un « alloieau de boeuf , 2 poulardes, une perdrix » pour 3 £ et 10 sols, ainsi qu’une bouteille de vin à 11 sols ». Au second souper, il est servit : « une langue de boeuf  , un canard, une poullarde accommodée de quatre poulets avec une soupe coeffée( ?) pour 3 £ 10 sols ».
Le vendredi, le déjeuner consiste en
« soupe à l’oignon, trois douzaines d'oeufs accomodés de différentes façons dont le coût est de 35 sols » .

François Le Baron avait une basse-cour et dans cette basse-cour, une collections de « grosses poules d’Espagne », elles faisaient son orgueil et attirèrent l’admiration et la convoitise des peu scrupuleux cavaliers qui procédèrent avec ces volatiles, un peu « à la dragonne[6] »…


Scène de Cabaret.
(Dessin d'Olivier Perrin)


Sources
Bulletin Archéo du Finistère -Tome XXX? (Mémoires) 26
Menus 16° siècle


[1] Marchand grossier ,,Cette locution vieillit : on dit marchand en gros`` (LITTRÉ). Cf. également grossiste

[2] Hôte- Personne qui tient une auberge, une pension et propose, moyennant paiement, le logement et la nourriture

[3] JUDICATURE, subst. fém. Charge, fonction, dignité de juge, de toute personne ayant l'administration de la Justice

[4] SOREAU, René( °ca 1667- Botmel 1727), sénéchal de plusieurs juridiction, La Rochedroniou, Keranlouant, Kergadou, Coatrescar, Le Brunaut, et annexes.  

[5] CORNETTE- Officier qui portait l'étendard de la compagnie.(Trésor de la Langue Française)

[6] à la dragonne, loc. adv. vieillie. D'une façon cavalière, hardie(cf. Trésor)


  

 

 


 

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