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Monseigneur l'Évêque de St Brieuc ayant bien voulu accepter l'invitation faite à sa Grandeur par M. le Recteur, de vouloir bien bénir une cloche neuve, s'est rendu à Duault le 24 avril 1856. Sa Grandeur, en considération de cette circonstance solennelle, a daigné exempter les confirmants de se rendre à Locarn où ils étaient convoqués pour la réception du sacrement de confirmation et a eu l'obligeante bonté de leur administrer ce sacrement.

M. Jean Daniel, trésorier du Bureau de la fabrique de Duault, s'étant rendu à Locarn, a attendu que Mgr eut terminé dans cette église les cérémonies d'usage à l'occasion de la visite pastorale, et dès que sa Grandeur a pu monter en voiture, ce membre du Bureau a dirigé la marche sur Duault. A une demi-heure de l'après-midi, nous avons eu le bonheur de saluer sa Grandeur qui, aussitôt descendu de voiture, s'est rendu sous le dais à l'église précédé des confirmants rangés sur deux lignes, croix en tête et drapeaux déployés. Monseigneur, arrivé au seuil de la grande porte de l'église, a passé l'étole au cou de M. le Recteur et puis s'est rendu directement au pied de l'autel, et là, après une courte prière, sa Grandeur s'est habillé pour conférer le sacrement de Confirmation aux personnes préparées et dont le nombre s'est monté à cent cinquante-neuf. Cette cérémonie terminée, les enfants conduits ou portés par leurs parents ont été introduits dans le sanctuaire pour recevoir la bénédiction épiscopale.
Monseigneur s'étant ensuite revêtu de ses habits pontificaux, accompagné de M. Auffret son premier grand vicaire, de M. Limon son secrétaire, de M. Leratte recteur de Duault, de M. Daniel curé de St Nicolas et parrain de la cloche, de M. Connan vicaire de Duault, de MM. Guennec recteur de Carnoët, Lincot recteur de Paule, Chélin vicaire de Callac, Quéméner vicaire de Carnoët et de Mme Le Ny marraine de la cloche, s'est rendu processionnellement sous la tour, lieu préparé  pour la bénédiction de la cloche.
Sa Grandeur a commencé cette pieuse et sainte et importante cérémonie au milieu d'un grand concours de fidèles qui se pressaient autour d'elle, tant était grand le désir qu'ils avaient tous de suivre des yeux les magnifiques cérémonies et touchantes prières employées par notre Mère la Sainte Église catholique, apostolique et romaine dans la bénédiction des cloches.

Monseigneur ayant fait avec le Saint Chrême et l'huile des infirmes, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, selon le rite prescrit par le pontifical romain, a fait entendre le son de la cloche bénite et consacrée exclusivement aux cérémonies religieuses, par trois coups, après quoi sa Grandeur a présenté les cordons à la marraine et au parrain, qui ont également fait entendre la voix sonore de leur filleule. Peu de temps après, elle a été élevé dans la tour d'où elle fera entendre aux fidèles de la paroisse de Duault des sons de joie ou de tristesse, selon les différentes circonstances qui se présentent dans la vie de l'homme.

Monseigneur, avant de se retirer, a adressé quelques paroles aux fidèles réunis pour la pieuse cérémonie, sa Grandeur leur a rappelé que les prières et les onctions faites sur leur cloche, en la retirant des choses profanes et mondaines, la consacrait au culte divin d'une manière exclusive et que sa nouvelle destination était de rappeler aux fidèles l'obligation pour eux de se rendre avec joie et empressement aux saints offices pour adorer, remercier et implorer le Divin Maître. De plus, sa Grandeur a chargé M. le Recteur de traduire en breton ses paroles et de les annoncer au peuple le dimanche suivant à la grand'messe.
La cérémonie étant terminée à trois heures de l'après-midi, Monseigneur, accompagné de son grand vicaire, de son secrétaire, du recteur, du parrain et de la marraine, des autres prêtres assistants ainsi que des membres composant le Conseil de la fabrique de Duault, s'est rendu au presbytère et sa Grandeur a bien voulu prendre part à un modeste dîner préparé pour la circonstance et auquel ont pris part le parrain, la marraine, les prêtres présents à la cérémonie et les membres du Conseil de fabrique.


    Le recteur de Duault, Leratte, prêtre.

 

 

                

 

Joseph Lohou (juillet 2012)