Callac-de-Bretagne

 


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                                                La chapelle Sainte Catherine


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La statue de sainte Catherine.
(Église saint Laurent de Callac) 
Un ancien manuscrit indique que le mercredi des Cendres de l'An 1487, le chapelain de la chapelle Saincte "Catrine" octroya les cendres au seigneur du lieu.
Le cadastre de Callac réalisé en 1833 présente la chapelle sur la place du Martray à droite de la Halle.

Mise en vente des matériaux issus de la démolition de la chapelle le 4 octobre 1873

A Callac, une chapelle sous le vocable de Sainte Catherine, déjà mentionnée dans une bulle d'indulgences en 1389, existait pour le service religieux des châtelains, de la domesticité, des défenseurs et des habitants. L'histoire attribue la construction du château à un comte de Poher au 14° siècle.  
La chapelle avait la particularité de recevoir les blés qui étaient vendus en fraude de la mesure officielle, mesure en pierre placée à l'extrémité de la Halle, mesure en bois déposée au greffe de la Juridiction.

Elle avait une porte du 16° siècle avec accolades[1] placées dans la longère sud. Il ne reste de cette ancienne chapelle qu'une statue de la sainte, maintenant gardée dans l'église saint Laurent. Par ailleurs, l'Inventaire Général de la Conservation du Patrimoine Immobilier de Bretagne évoque une cloche de Callac datant de 1439, celle-ci devait appartenir à cette chapelle et elle fut fêlée en 1790, lors des évènements[2] du 28 juillet en sonnant le tocsin.    

 La chapelle sainte Catherine, démolie en 1873 par la municipalité après le début de la construction de l'église saint Laurent, était un édifice de 240 m² de surface. Le 14 août 1873, le maire de la commune, Pierre Yves Marie GUIOT étant absent, son premier adjoint, Guillaume Marie FERCOQ, certifie dans un courrier que la chapelle sainte Catherine  est une propriété communale et que la fabrique n'élève aucune prétention sur cet immeuble. 

Baptême de la nouvelle cloche "Marie Catherine", le 4 septembre 1770.

Parrain : Ecuyer Charles Joseph Marie HEUSSAFF d'OIXANT.
Marraine : Demoiselle Catherine Gabrielle de KERANFLECH, Dame de Treusvern.
Joseph HEUSSAF d'OIXANT, recteur de Plusquellec.
François JAOUEN, curé de Botmel.
LOBJOA, prêtre




    
Enchères Publiques du 5 octobre 1873

  
 
"L'an mil huit cent soixante treize, le dimanche cinq octobre, à une heure, Nous, Pierre Yves Marie GUIOT, maire de la commune de Callac, assisté de Monsieur Charles Le GOAZIOU et Olivier QUÉRÉ, membres du Conseil municipal et de Monsieur PERILLE, receveur de la dite commune, nous nous sommes rendus en salle de la Mairie pour la vente aux enchères des matériaux à provenir de la démolition de la chapelle de sainte Catherine à Callac...."

La mise à prix est fixée à la somme de treize cent soixante et dix huit francs(1378F). Un premier feu est allumé et aucune enchère ne s'est présenté. Un second feu suivit d'un troisième ne donne aucun résultat. Après consultation de la commission, il est décidé de ramener le prix à mille francs(1000F). Les enchères reprennent et Jean Marie Prigent, commerçant de Callac emporte le marché pour la somme de treize cent soixante et dix huit francs(1378F). Dans les conditions du marché, l'acquéreur
s'oblige à emporter tous les matériaux comprenant les ardoises, chevrons, bois de charpente, palettes, vitraux des fenêtres, la tribune, les moellons,  la pierre de taille et en général, tous les matériaux à prendre de la démolition de la chapelle sainte Catherine. Sous réserve des statues, statuettes et niches, supports de statues, le maître autel aux gradins supérieurs et inférieurs, des pierres de taille des trois autels, du Christ, des confessionnaux, des tableaux des deux autels latéraux, des deux armoires et du buffet de la sacristie, de la fausse-chasse, des chandeliers et supports en fer des cierges, des cloches[3] et horloge, et de tous meubles d'église. L'acquéreur prend également l'obligation de libérer la place avant un an.

La plupart de ces équipements religieux, dont la statue de Ste Catherine,  ont rejoint la nouvelle église en 1874,  mais aucun inventaire n'ayant été effectué à cet effet, il est difficile de les reconnaître après 130 ans.

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Lettre du premier adjoint au maire ,Guillaume Fercoq du 14 août 1873, qui assure que la chapelle est une propriété communale.


Notes.
[1] Accolade, subt. fém.- Archi. arc en forme d'accolade à double ou quadruple courbures.
[2] Évènements du 28 juillet 1790 - Callac en 1790, l’année de toutes les avanies- Lizher ar Poher N° 22 –mars 2007.
[3] Une des cloches de la chapelle pesait en 1770, 108 livres et la marque de Maître Nicolas GUIOT.


Dernières nouvelles des matériaux de la chapelle.

En 1982, le docteur Edmond RÉBILLÉ, éditorialiste dans le bulletin municipal "Naous" cite:" la chapelle sainte Catherine, dont le porche agrémente une maison particulière de Callac".

Cette maison située sur la place et qui donne également sur la rue du Four renferme ce porche ainsi que le bénitier de la chapelle. (Photos en attente).

    Joseph Lohou(octobre 2007)


Sainte Catherine, patronne des étudiants, des jeunes filles, des meuniers et des philosophes fêtée le 25 novembre.
L'une des plus célèbres martyres des premiers siècles. La plus jolie et la plus savante des jeunes filles de tout l'Empire.  Elle était mystiquement fiancée à la Sagesse éternelle. Son inspiration  lui fit écarter avec succès les objections contre la Foi des philosophes chargés de la convaincre de la stupidité  du Christianisme.  Sa légende a masqué son existence historique, recouverte de broderies fabuleuses. Ainsi peut-être le récit de son martyre qui la fait mourir déchiquetée par quatre roues armées de pointes. Très populaire au Moyen Age, elle fut l'une des " voix " de Jeanne d'Arc. Son culte reste très vivant au monastère situé au pied du Mont- Sinaï où des anges l'auraient portée.


Travaux illicites en la chapelle de sainte Catherine en 1689.

 

Le 15 juin 1689, François Le Baron, hôte de Callac et fabrique de la chapelle, est accusé d’avoir, sans autorisation, fait faire un nouveau retable par son beau-frère Charles Le Roux, menuisier de son état.

Voici ce qu’en dit Maistre René Soreau, procureur fiscal de la juridiction de Callac :

 » François Le Baron, fabrique de la chappelle de Madame Saincte Catherine aurait faict faire de son authorité sans aucune nécessité un retable au grand autel de la dite chappelle par le nommé Charles Le Roux, son beau-frère sans le consentement du Seigneur de Callac, ny sans en avoir proposé aux habittants du dit lieu, ce qui est contre les anciens uz et coustumes, et que d’ailleurs ce n’est que pour faire gaigner malapropos de l’argent à son beau-frère, au préjudice de cette pauvre chappelle qui a de la poenne à s’entretenir et qui est actuellement indigente d’autres réparations plus nécessaires, ainsy puisqu’il y avoir un retable mesme plus propre et mieux ouvragé que celuy que Le Baron y a fait placer, il ne falloir point consommer de l’argent de cette chappelle dans une pièce tout à faict inutille… »

Le sieur François le Baron est alors condamné par la Juridiction Royale de Carhaix de faire remplacer incessamment le retable ancien.

Maître Michel Gueznou, sieur de Kerespoir, est le procureur fiscal en son domicile chez lui en son étude, rue des Augustins, paroisse de Plouguer.

Contrôlé  à Callac le quinzième de juin 1689, signé M° Yves Riou pour le greffe.

Sources : AD22- B 210 

 

 


                                           La chapelle sainte Catherine en mai 1806

Du Seize mai 1806. Séance ordinaire du conseil municipal de la commune de Callac présidée par Jean Yves Guillou, maire, présents : Jean Marie Borny, Jacques et François Lallour, Claude Quénéchdu, François L'Hélias, Henry Le Lévrier, Rolland Quérou et Mathurin Le Barbier, membres du Conseil. 

Le Conseil Municipal, considérant que de tout temps immémorial, il y a eu une chapelle à Callac, que cette chapelle placée au centre d'une population nombreuse, offrirait de grands avantages aux fidèles des environs, qu'elle procurait aux vieillards et infirmes, qui, en raison de l'éloignement ne peuvent se rendre à Botmel, la satisfaction d'entendre la messe et de participer plus souvent aux autres secours spirituels.
Considérant que la dite église se trouve délabrée au point de menacer d'une ruine prochaine, qui ne saurait indifférer les réparations sur les rendre beaucoup plus dispendieux.
Considérant, enfin que Messieurs les marguilliers de cette commune ou paroisse de Callac, offrent une somme de neuf cent francs provenant des deniers de la fabrique de Callac qui se trouve disponibles entre leurs mains pour aider aux réparations de la dite chapelle. 
Arrête et autorise, sauf néanmoins l'approbation de Monsieur Le Préfet. Monsieur François Le Pourhiet, très vieux marguillier à verser entre les mains de Monsieur Le Graët de Kerouvriou, l'un des marguilliers, la somme de neuf cent francs pour subvenir à une partie des dites réparations supputées à la somme de 3 000 fr(trois mille francs) au mieux d'après le devis estimatif de Monsieur Guiot, arpenteur et Jean Louis Le Hénaff, entrepreneur.
Signent : Henry Le Lévrier, Le Barbier, Quénechdu, Jacques Lallour, François Lallour.

 
Fac-similé du registre des délibérations de la commune de Callac en date du 16 mai 1806 qui remet la chapelle à la fabrique de Callac  

Sources.
AD22-série L -art. 15 L 2



Sources.
AD22- Cadastre 1833- série V-1006-1007-1008 et 1009.
http://archives.cg22.fr/

Site internet sur le Cadastre Napoléonien :
http://perso.wanadoo.fr/cadastre/napo.htm

                                                                                                   Joseph LOHOU (mai 2006)
Mise à jour septembre 2007


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