Callac-de-Bretagne

Page Retour



Prosper Arsène Laurent BUHOT-LAUNAY.

De Callac à la Commune de Paris en passant par la Baltique, Rome, le Mexique, l’armée du Rhin à Metz, la captivité en Allemagne et enfin Versailles en 1870…

Introduction.

Prosper Arsène Laurent Buhot-Launay naît à Callac le 13 novembre 1834 dans une famille de médecin. Son père, originaire de Guingamp est médecin accoucheur et sa mère, Anne Marie Lavanant descend de la famille des Guiot par sa mère Yvonne, fille de Nicolas Guiot, originaire de Champagne ; une famille qui marqua toute l’histoire de Callac au 19ème siècle. Le premier témoin de sa naissance est Pierre Laurent Guiot, son oncle maternel, percepteur de Callac qui lui donnera son troisième prénom, Laurent et le second, François Philippe, clerc de notaire. Le maire de Callac étant Yves Pierre Benoît de Lafargue, notaire.
<>
<>

Nous sommes sous la Monarchie de Juillet, quatre ans après la guerre civile de 1830 qui vit s’affronter les troupes royales de Charles X  contre les anciens gardes nationaux. La modification du cens électoral et nouvelle législation sur la presse seront ainsi promulgués en 1830. Ces deux ordonnances, parmi d'autres, seront à l'origine des "Trois Glorieuses" qui mettront Paris en ébullition les 27-28-29 juillet 1830. Charles X abdiquera assez rapidement, évitant ainsi un bain de sang.
Ces journées révolutionnaires aboutirent à la suppression du droit naturel pour la succession du roi. La branche cadette des Bourbons, celle d'Orléans accèdera ainsi au pouvoir. Louis-Philippe deviendra roi des Français et non pas roi de France.
A Callac, le maire Charles Desjars sera remplacé par Yves Pierre Benoît Delafargue, très favorable au nouveau gouvernement.

La carrière militaire de Prosper Arsène Laurent BUHOT-LAUNAY.

Après une enfance heureuse et quelques études à Plouguernével, Prosper s’engage à 18 ans en 1851 au 51ème régiment d’infanterie de ligne, ex-régiment de la Sarre créé en 1685. De soldat en 1851, il est nommé caporal en 1852 et sergent-fourrier en 1854, date à laquelle le régiment rejoint les forces Anglo-Française dans la Baltique contre la Russie ; un épisode de la guerre de Crimée fort méconnu.
Il participe à l'expédition de la mer Baltique et à la prise du fort de Bomarsund[1] en Russie et reçoit ainsi  l'autorisation de  porter  la médaille instituée  par sa Majesté la Reine d'Angleterre que nous voyons ci-dessous.

 
Fac-similé de la médaille.



La Reine d'Angleterre Victoria, née
Alexandrine Victoire de Hanovre ( °1819- 1901)



         La campagne d'Italie.

 
Notre fier soldat Prosper Buhot-Launay, devenu caporal en 1860 se retrouve, après le froid de la mer Baltique, à Rome où Napoléon III a promis l'assistance des troupes françaises afin de protéger les États Pontificaux et le pape Pie IX contre les troupes italiennes à la conquête de l'unité nationale. Il y reste jusqu'au 5 juillet de l'année 1862, date de sa nomination comme sergent-fourrier.


Le pape Pie IX(°1792-1878)
-Giovanni Maria Mastai FERRETTI.
Dernier souverain des États de l'Église.
 

       La campagne du Mexique.

   Introduction

L’intervention française au Mexique ou l'expédition du Mexique (espagnol : Segunda Intervención Francesa en México) est une expédition militaire française qui eut lieu de 1861 à 1867 et avait pour objectif de mettre en place au Mexique un régime favorable aux intérêts français.

À l'origine de cette initiative se trouvent des conservateurs mexicains en Europe qui souhaitaient installer au Mexique un souverain européen catholique et conservateur. José-Manuel Hidalgo y Esnaurrizar, l'un d'entre eux, fit la connaissance de l'impératrice Eugénie et réussit à l'intéresser à sa cause. Napoléon III qui avait déjà son idée chercha et trouva, après avoir essuyé le refus d'autres princes, l'archiduc Maximilien de Habsbourg qui venait de refuser d'être roi de Grèce. Maximilien hésita, mais, encouragé par sa femme Charlotte, fille du roi des Belges Léopold Ier, il finit par accepter de devenir empereur du Mexique

 Prosper, promu sergent-major[2] en 1859 toujours au 51ème Régiment d'Infanterie de Ligne, débarque au Mexique le 22 avril 1862 ; il y restera cinq années pleines sans revenir au pays dans des conditions de climat peu adapté aux soldats français.

Remarqué par ses supérieurs pour son courage et son allant au combat, Prosper accède" à l'épaulette" et obtient le  grade de sous-lieutenant le 13 août 1865. Il reçoit la médaille du Mexique en 1865 et est autorisé le 26 novembre 1867 à accepter la décoration mexicaine de Guadeloupe à son retour en France.



Médaille de la campagne du Mexique.
1862-1865
Médaille de l'Ordre ed N.D. de la Guadalupe, conféré par l'Empereur Maximilien le 17 mai 1865 et autorisé par décret le 28 mai 1866 et fut donné aux officiers du Corps Expéditionnaire français de 1862 à 1867.

    La guerre franco-allemande de 1870-71.

La guerre franco-allemande, qui dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, parfois appelée guerre franco-prussienne, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés (allemands). Le conflit marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne de dominer toute l'Allemagne, qui était alors une mosaïque d'États indépendants. La défaite entraîna la chute de l'Empire français et la perte pour le territoire français de l'« Alsace-Moselle »


      Rentré en France en 1867, le sous-lieutenant Buhot-Launay est affecté à l'armée du Rhin et il rejoint Metz sous le commandement du Général Bazaine, il appartient toujours au 51ème régiment d'infanterie de ligne. Au siège de Metz, Prosper est fait prisonnier par l'armée allemande le 29 octobre 1870.
La bataile de Sedan en septembre 1870 voit la capitulation de Napoléon III.


François Achille BAZAINE(1811-1888)
Jugé en août 1873 comme ayant capitulé en rase campagne
devant Metz et responsable de la défaite de l'armée française.


         La Commune de 1870-1871.

La Commune de Paris est une période insurrectionnelle de l'histoire de Paris qui dura un peu plus de deux mois, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection contre le gouvernement, issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel masculin, ébaucha pour la ville une organisation proche de l'autogestion. Elle est une réaction à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870 et à la capitulation de Paris.

   Prosper Marie est libéré en février 1871 et rejoint Versailles comme lieutenant au 76ème régiment d'infanterie de ligne, il a 37 ans et participe avec les "Versaillais" contre le soulèvement du 18 mars 1871 et la reprise des canons  des insurgés.

Prosper Marie Buhot-Launay avait été décoré de la croix de la Légion d'Honneur pour ses faits d'armes à la bataille de Metz le 19 octobre 1870 devant les officiers et soldats du 76ème régiment d'infanterie de ligne.

Il se retira de l'armée en fin de l'année 1871 et  vécu à Saint Pol-de-Léon  dans le Finistère.

                                                                                                          Joseph Lohou.

    




 

 

1] BOMARSUND,

          Annexe 1- BOMARSUND     




Bomarsund est une forteresse du XIXe siècle située sur les Îles Åland.
 
Elle a été construite en 1832 par la Russie, à laquelle était alors rattaché le Grand-duché de Finlande, mais a été détruite vingt-deux ans plus tard, en 1854, pendant la Guerre de Crimée par une flotte franco-britannique.
 
Après huit jours de siège et de bombardement, la forteresse tombe et les 300 grenadiers finlandais qui la défendaient sont faits prisonniers et emmenés à Lewes, au Royaume-Uni. Ils seront ensuite libérés et rentreront au pays avec un chant contant la bataille et leur emprisonnement intitulé la guerre d'Åland (Oolannin sota en finlandais).
 




Dessin de 1854 représentant un bombardement de la forteresse par les Britanniques.


La forteresse de Bomarsund est ensuite rasée complètement par les troupes françaises et les Îles seront complètement démilitarisées à la suite du traité de Paris

  Annexe 2.



                                            La Guerre du Mexique

Les raisons de l’intervention

 
Ce pays ne formait pas à l’époque une véritable nation. Les rivalités ethniques et politiques divisaient la population. De plus, depuis l’indépendance, le Mexique était en proie à des coups d’États incessants, usant financièrement le pays. L’opportunité pour un pays puissant comme la France d’y installer un régime fort et d’en récolter les fruits était tentante.

 La seule solution, selon Napoléon III, était de mettre fin à l’anarchie qui régnait dans ce pays, et d’y instaurer un Empire. En effet, une fois l’ordre rétabli au Mexique, le progrès serait au rendez vous : le pays deviendrait le premier pays industrialisé d’Amérique latine et une fois le Mexique devenu une contrée attirante, des milliers de colons viendraient s’installer dans les terres tempérées, entrainant urbanisation et immigration. Le port de New-York et la fameuse Ellis Island (où les immigrants devaient passer une batterie d’examens avant de s’installer aux États-Unis.) seraient délaissés au profit du port de Veracruz. Des milliers d’Italiens, d’Irlandais, de Grecs, des milliers de ressortissants de tous les pays en difficulté viendraient résider au Mexique et non plus aux États-Unis.

 Ce plan de Napoléon III, qui y voyait l’occasion de dresser contre les États-Unis un empire catholique allié à la France, fut notamment soutenu par Eugène Rouher, qui en parlait comme de « la plus Grande Pensée du Règne ».

Les conditions géopolitiques étaient excellentes, en 1861 : Juárez fournissait un prétexte excellent pour que la France puisse intervenir de manière légitime. En outre, les américains ne pouvaient rien faire, car ils étaient empêtrés dans la guerre de Sécession.

Sources.

http://www.histoire.com/
Leonore.
La Commune (Wiki)



[2]Sergent-major, le premier sous-officier d'une compagnie, celui qui est ordinairement chargé de la comptabilité. C'était autrefois le nom du sergent de bataille, officier supérieur dans un régiment d'infanterie, servant à cheval.



                                                                                          Joseph Lohou (janvier 2013)