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A la petite école du breton
Plac'h :
fille
.
C'est un des deux mots bretons qui traduisent le français: fille,
l'autre, merc'h, s'employant parfois au sens filial.
Plac'h est d'un sens plus générai, et prend aussi le
sens de : servante, dans ce dernier sens, le pluriel
peut être partois : plac'hezed, le pluriel habituel étant
régulier: plac' hed. Bi'en qu'il soit féminin, on dit: div
blac'h, deux filles, le mot ne mute jamais après l'article:
ur plac'h, une fille, mais l'adjectif suivant mute: ur plac'h vihan, une petite fille, ur plac'h
vrav, une jolie fille, etc. Diminutif: plac'hig, pluriel:
plac'hedigoù.
S'emploie
parfois à la manière"d'un adjectif: ur plac'h a
verc'h, une belle fille, littéralement: une fille de fille,
ou encore dans l'exemple suivant : ar plac'han merc'h ag An
Àlre, la plus belle fille d'Auray. D'origine discutée, le
mot plac'h n'apparaît pas ,dans .les autres langues
celtiques.
Dérivés
et composés
DÉRIVÉS.
Le verbe: plac'heta, courir les filles, les femmes. Le
substantif: plac'hetaer, coureur de filles, de jupons (le
féminin plac'hetaerez désignerait une femme homosexuelle ;
plac'hetaerezh, l'action de courir les filles.
COMPOSÉS. Krennblac'h, jeune fille, adolescente;
piac'h-ti, femme de ménage; plac'h-nevez, jeune mariée;
plac'h-kavell, bonne d'enfants (on dit., également:
plac'h-krot).
.
Troioù-Iavar
( expressions figurées)
Karantez
ur plac'h. yaouank a zo skanv evel ar pell,
L'amour
d'une jeune fille est léger comme la balle de grain (sur l'inconstance de la jeunesse...).
Krennlavarioù
(proverbes et
dictons)
Kant
bro, kant giz,
Kant parrez kant
iliz, kant plac'h, kant
hiviz,
Cent
pays, cent modes;
cent paroisses,
cent
églises; cent filles, cent
chemises.
Autre
version: Peb bro he deus he giz / Ha pep plac'h he hiviz,
Chaque
pays à
sa guise / et chaque fille sa chemise.
Tri
zra zo techet
da wall fin: an
heol a sav re vintin, ar
plac'h a oar al latin, ar
wreg a gav re vat ar gwin,
Trois choses
sont enclines à mauvaise fin: soleil qui se lève trop
matin, servante qui sait le latin, et femme qui trop aime le
vin.
Martial
MÉNARD.( OUEST-France du 8 mars 2009)
Paotr : garçon
Ur
paotr, un garçon, pluriel régulier: paotred, des garçons.
Le pluriel prend souvent le sens d'homme: ar baotred hag ar
merc'hed : les garçons et les filles, mais également
suivant le contexte, les femmes et les hommes. Le pluriel
paotred peut également prendre une deuxième marque de
pluriel, ce qui lui confère, suivant le contexte; un sens
amical ou péjoratif: paotredoù, des mecs.
Dérivés
et composés
Dérivés.
Les verbes : paotreta, courir les garçons; dibaotrân;
quitter la vie de garçon. Les substantifs : paotrez, ce féminin
de paotr, signifie petite fille; employé en parlant d’une
femme adulte. Il
prend un sens péjoratif, tout comme le français garce, qui
est le féminin de gars; paotrezenn; fillette, ;
paotretaerez, fille qui
court les
garçons, paotrig, garçonnet.
Composés.
Krennbaotr,
adolescent ; raspaôtr, garçon manqué ( on dit encore dans
le mêm sens : pilpaotr, skilbaotr).Se trouve dans une
foule de termes qui désigne un métier, souvent pour
l’apprenti ou une autre occupation : paotr-al-lizheroù,
le facteur ;
paotr-saout, garçon vacher, cow-boy ; paotree-pri,
aide-maçon ,paotr-tavarn,
garçon de café ; paotr-e-gurniou, l’homme aux
cornes (Le diable) ; paotred-o- lasou gwnets, les
hommes aux lacets blancs(la marée-chaussée), tec.
Troioù-
lavar (expressions
figurées)
Evel
un tamm farz gant ar paotr kozh, comme un morceau de fars
avec le vieux (se dit de toute chose qui s'est accomplie
sans difficulté correspond au français : comme une
lettre à la poste). Paotr-e-votoù-stoub, l'homme aux
chaussures d'étoupe (le marchand de sable, se dit aux
enfants que le sommeil emporte : aet eo paotr-e-votoù-stoup
war e chouk, I'homme aux chaussures d'étoupe est allé sur
son dos : il a envie de dormir).
Krannlavarioù
(proverbes et dictons)
Betek-henn
n'eman ket ar mod / E ya ar plac'h da glask ar paotr, jusqu'à
ce jour ce n'est pas la coutume / que lafille aille chercher
le garçon ( les temps ont changé…). Paotr-brokus / Gwreg
tonius / Ne vezint ket pell / Da lipan 0 zrantell, homme
prodigue / Femme coquette / ne seront pas longtemps / à
dissiper leur bien.
Martial
MENARD.
J.Lohou(mars
2009)