Callac-de-Bretagne

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Edmond BAUDOT[1] (1900.1981). Élevage de l’Argoat.



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Originaire de Pontrieux, où son père était médecin, E. Baudot arriva à Callac avant 1925 comme receveur de l'Enregistrement. Il entretint rapidement des relations très amicales avec mon père, qui lui céda une jeune chienne : Coantic de Cornouaille, sur laquelle fut basée la souche de "l'Argoat". Saillie par le champion Aotrou de Cornouaille, elle produisit d'excellents sujets, dont le célèbre champion "Gwennec de l'Argoat", qu'Edmond Baudot vendit aux Etats Unis en 1936.

E. Baudot était un homme intelligent, ayant beaucoup d'humour, c'était un épicurien, fin gastronome. Son élevage fut très réputé. Eleveur avisé, il produisit d'excellents sujets de 1930 à 1975 dont plusieurs furent champions de travail, les plus connus furent "Xelta et Ettu".
Il chassa beaucoup (le bureau d'enregistrement était fréquemment tenu par son adjointe, la fidèle Mademoiselle Hentic...), c'était un très bon tireur et ses bretons étaient très "meurtriers". Il tuait une centaine de perdrix chaque saison à la belle époque fut un très grand bécassier, connaissant parfaitement toutes les vallées de la région de Callac, qu'il ratissait avec beaucoup de méthode, visitant régulièrement 'les bonnes places" mettant 150 à 225 bécasses (son record) à son tableau chaque année (dans ce tableau il y avait, dans les années d'après guerre, quelques bécasses tuées à la passée —c'était alors autorisé). E. Baudot connaissait bien la sortie des bécasses de la forêt de Duault le soir, à Kerparquic...).

Fin septembre, il cherchait beaucoup les cailles, alors très présentes. Je me souviens d'une sortie vers 1950, en sa compagnie avec mon frère Louis, où nous avions tué une quinzaine de cailles en quelques heures à Saint-Nicodème.
Il chassait aussi souvent la bécassine et tuait une centaine de canards chaque saison, particulièrement sur les bords de l'Hyères, où ils étaient alors très nombreux, particulièrement lors des périodes de grand froid.
Pendant plus de vingt ans il fut l'un des principaux compagnons de chasse (et de pêche à la mouche) de mon père, nos familles furent très liées.

Lors de notre expulsion par les Nazis de la maison familiale en 1943 (qui fut alors le poste de commandement allemand de la région), M. et Mme Baudot m'hébergèrent pendant plusieurs semaines, leur fils Edmond fut l'un de mes camarades d'enfance.


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A la fin de sa carrière professionnelle, Edmond Baudot fut conservateur des Hypothèques à Guingamp. Ses facilités de chasse furent alors plus limitées.

Je l'ai rencontré pour la dernière fois lors d'un Field-trial sur bécasses à Callac en 1979 et nous avions évoqué d'heureux souvenirs familiaux communs.

Texte extrait du Dr Jacques Bourdon (Livre de la Chasse en Bretagne)


Note de la rédaction.

[1] BAUDOT,
Edmond, né à Pontrieux le 25 janvier 1900, fils de BAUDOT, Edmond Augustin, médecin originaire de Saint-Nicolas-du Pélem et de Marie Caroline Jenny Le Marchand, mariés à Pontrieux en juillet 1898. Edmond Augustin avait comme oncle, Henri Cahierre, avoué à Guingamp, 1, rue de la Trinité...

J.Lohou( 23.05.2016)