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LA
QUERELLE DU BARZAZ-BREIZ.
Au
bout de quelques années, les méthodes de critique
historique commençant à être appliquées rigoureusement,
des celtisants passèrent au crible les magnifiques poèmes
du Barzaz Breiz et conçurent des doutes sur l'authenticité
de certains d'entre eux. Leur caractère historique apparut
plus que contestable. En outre, la langue bretonne aurait été
épurée, archaïsée contaminée de gallois.
Nous n'avons ni l'envie, ni le goût, d'apporter quoi
que ce soit dans cette querelle, et ce n'est pas nous dérober
que de dire que nous ne sommes en rien qualifié pour
prendre parti. Nous ferons seulement remarquer que notre président,
s'il fut vraiment l'auteur du Barzaz Breiz, compte parmi les
grands poètes de la littérature universelle, que s'il fut
un imposteur. Quoi qu'il en soit, on ne peut que regretter
l'aigreur et la violence de ses adversaires de l'époque. Ce
qui nous intéresse le plus, ce sont les attitudes réciproques
de lui, même
et de ses détracteurs, membres importants de la Société
archéologique. Pour être clair, il convient de préciser
que l'assaut général avait été donné au congrès
celtique de Saint-Brieuc en 1861.
Bien sûr, étant donné ce que
nous savons déjà de lui, personne ne sera surpris
d'apprendre que le cbevau-léger commandant l'avant-garde
fut le docteur Halléguen. Le gros de la troupe était représenté
par François-Marie LuzeI qui, au moment de l'élection de
La Villemarqué, est encore, journaliste à Morlaix, mais
va venir à Quimper en qualité d'archiviste départemental,
et jouera un rôle important dans la vie de notre société.
.
Enfin et surtout, au cours de ce congrès de Saint-Brieuc,
les participants eurent connaissance de l'édition du Catholicon
de Jehan Lagadeuc, dictionnaire breton-français-latin
publiée par René-François Le Den. Dans sat préface
l'éditeur s'en prenait à La Villemarqué et à la langue
du Barzaz Breiz. Pour donner le ton, il suffit de citer la
fin de ce qui n'était qu'un long renvoi en bas de page:
"Il est
des !imites
que l'imagination ne doit pas franchir. "
Extrait d'un article dans la Société
Archéologique du Finistère.(1900?)